Vincent Ghesquier : « Notre politique, c’est local, régional et français »

De gauche à droite, Stéphane et Francis Brichet, et Vincent Ghesquier.
De gauche à droite, Stéphane et Francis Brichet, et Vincent Ghesquier.

Après Marquette en 2011, Villeneuve-d’Ascq en 2015, Outreau début mai, et en attendant Capinghem fin juin, Vincent Ghesquier, Francis et Stéphane Brichet ont ouvert un nouveau supermaché BBG – pour Bio Bon et Gourmand – ce mercredi 31 mai à Hazebrouck. D’une superficie de 750 m2, ce quatrième magasin est le plus grand au nord de Paris spécialisé en produits bio. A Outreau, 900 passages caisse ont été enregistrés la première journée. A Hazebrouck, les résultats sont également très bons. « Nous sommes sur le rythme de nos objectifs », confie Vincent Ghesquier.

 

Comment est né ce projet ?

« Il est né un an avant la première ouverture à Marquette. Nous dirigions auparavant une autre société spécialisée dans le conseil, la formation et le merchandising, et à cette époque, nous venions d’être sollicités dans le sud par une enseigne spécialisée dans le bio. C’est à partir de là que nous nous sommes dit : ‘‘Pourquoi ne pas mettre notre savoir-faire à notre service en créant notre propre marque ?’’. Nous ne savions pas encore trop laquelle, mais nous avons écrit le projet, ça a duré un an. Comme nous avions des convictions pour le bio, nous nous sommes lancés sur ce thème. Ça n’a pas été facile, car comme nous sommes des indépendants, il a fallu aller chercher des financements pour pouvoir ouvrir le premier magasin. Un an plus tard, nous avons lancé le premier BBG ! »

 

Quel est le concept ?

« Nous avons l’ambition de ne pas faire comme les autres ! Certes, nous avons adapté les principes marketing de la grande distribution, puisque chez nous, vous pouvez tout trouver, de l’alimentaire et du non alimentaire. Mais comme nous militons pour le zéro déchet, du coup, pour le rayon vrac, les clients se servent grâce à des bouteilles ou des bocaux consignés, et reviennent avec pour faire le plein. Nous proposons ce système également en cosmétique et en produit d’entretien. Nous développons par ailleurs tout ce qui est ateliers cuisine, conférences et soins cosmétiques. Mais là où nous faisons la différence, c’est dans l’accueil et le conseil. Nous ajoutons une notion de service supplémentaire, avec une réelle valeur ajoutée. Dans un supermarché, nous estimons que les gens ont besoin de conseil. Nous avons une équipe de douze personnes pour ça, en CDI et à temps complet. »

 

Vous avez eu très peu de temps pour mettre en place votre réseau de fournisseurs…

« Quand nous avons travaillé avec cette enseigne bio dans le Sud, dont je vous ai parlé, nous avons sympathisé avec son responsable, et quand nous nous sommes lancés, il nous a prêté sa base de données que nous avons affinée avec différents producteurs locaux. Un regret néanmoins, car dans les Hauts-de-France, il n’y a pas assez de producteurs locaux référencés dans nos magasins. D’ailleurs, dès que nous en découvrons un, nous le contactons immédiatement pour pouvoir travailler avec lui. Puis nous invitons nos clients à nous dire ce qu’ils ne trouvent pas chez nous. Quand on nous demande si on a tel ou tel produit, et que nous ne l’avons pas, nous faisons tout ensuite pour le proposer en rayon. Notre politique, c’est local, régional et français. Et le label Ecocert prouve que nous sommes bien une enseigne bio ! »

 

Manger bio coûte un peu plus cher, vous réussissez à être compétitifs ?

« Je confirme : nous sommes plus chers de 15 à 20 % que les enseignes conventionnelles, mais nous restons assez forts sur les prix par rapport à nos autres concurrents bio. Notre politique consiste simplement à pratiquer des prix justes et cohérents. Non seulement nos fournisseurs font des efforts, mais nous en faisons également. Je rappelle que les prix que nous pratiquons sur nos produits doivent pouvoir faire vivre différentes filières. Ceci dit, si depuis son lancement, notre enseigne a une bonne image, c’est parce que nos produits sont à des prix intéressants pour tous. Si nous avons démarré avec un magasin en 2011, et qu’aujourd’hui nous en avons cinq, cela signifie que BBG séduit. De toute façon, plus nous aurons de producteurs et de fournisseurs bio, plus les prix seront intéressants. C’est ce qui est en train de se passer aujourd’hui. Acheter bio est de plus en plus accessible. »

D.R.

De gauche à droite, Stéphane et Francis Brichet, et Vincent Ghesquier.