Ville en peine, campagne en crue

Confrontée au phénomène du vieillissement de son aire urbaine, l'agglomération du Calaisis a vu sa situation démographique se dégrader entre les deux études issues de son observatoire.

La communauté d’agglomération du Calais dispose désormais d’éléments révélateurs quant aux perspectives démographiques de son territoire… Quelques chiffres en témoignent : 95 468 habitants en 2011 (1 227 de moins que cinq ans auparavant) dans le dernier document livré par son observatoire (“Regards n° 5”). En novembre 2013, un autre rapport donnait 95 875 habitants en 2010. D’une année sur l’autre, l’agglomération calaisienne a perdu un quart de point (contre un gain de 0,12% à l’échelon régional). Si on relève + 3 428 en solde naturel (différence entre décès et naissances), le solde migratoire plonge à – 4 655 personnes : le territoire n’attire pas. Même si sa natalité le place très loin devant tous les autres territoires régionaux, avec des taux de plus de 17‰ (contre 14‰ dans le Nord-Pas-de-Calais), en dépit de son positionnement géographique côtier (généralement attractif), le Calaisis ressemble à un cul-de-sac. Ses voisines boulonnaise et dunkerquoise s’en sortent encore moins bien, avec un total des soldes de -0,5% sur la même période (2006-2011). C’est la partie nord, urbaine et économique, de la Côte d’Opale qui se dépeuple lentement. Dans le détail, on s’aperçoit que c’est la ville de Calais qui souffre le plus : près de 2 000 personnes ont quitté la commune entre 2006 et 2011.

Vers les terres intérieures. Le phénomène est global et tout le territoire national connaît cette même tendance. Seules trois villes importantes de la région ont gagné de la population sur la période (Lille, Villeneuve-d’Ascq et Valenciennes). Le départ des actifs urbains se fait au profit des territoires situés en arrière-pays. Le pays du Calaisis se montre ainsi particulièrement accueillant pour ceux qui ont quitté Calais ou qui, arrivant à Calais, préfèrent ne pas y vivre… Les petites communes rurales enregistrent ainsi sur la période 2006-2011 des hausses de population impressionnantes : Alembon (+5,46%), Bainghen (+4,15%), Muncq-Nieurlet (+3,85%), Hermelinghen (+3,81%), Peuplingues (+3,79%), parmi les communes de moins de 1 000 habitants. Les communes rurales plus importantes reçoivent aussi les actifs calaisiens tout en améliorant leurs soldes naturels : Guînes et Audruicq ont gagné sur la période 2006-2011 près de 10% de population en plus. Marck et Blériot-Sangatte tiennent bon avec respectivement +1,62% et 0,92%, tandis que le viellissement de la population est particulièrement marqué dans les villes de Coquelles et de Coulogne, deux communes jouxtant Calais.

 Schéma :

Page 4 Etude sur vieillissement de lapopulation

 

 Des disparités entre les EPCI, communes et quartiers.