Vico, l'appétit vient en modernisant

Bientôt 60 ans que la marque Vico et ses produits à partager s’invitent chez les Français à l’heure de l’apéritif. Une marque qui doit son nom à sa ville d’origine, Vic-sur-Aisne, près de Soissons. Vico, qui appartient depuis 1998 au groupe Intersnack, vante son ancrage français et picard et continue de moderniser son site de production axonais. Charles-Étienne Le Renard, directeur général des opérations, évoque cette réussite.

Charles-Étienne Le Renard, directeur général des opérations. (c) Marie-Line Waroude
Charles-Étienne Le Renard, directeur général des opérations. (c) Marie-Line Waroude

Vico mais aussi Monster Munch et Curly, autant de marques bien connues des consommateurs, sont produites dans l’Aisne. Il faut dire que c’est à Vic-sur-Aisne que tout a débuté. «Une coopérative d’agriculteurs du secteur a été créée en 1955 et prend le nom de Vico, pour Vic et O pour coopérative, resitue Charles-Étienne Le Renard, directeur général des opérations d’Intersnack France. Ils ont été précurseurs puisqu’ils vendaient leurs pommes de terre mais ont voulu capter davantage de marge en produisant des produits un peu plus élaborés : ils ont vendu des filets de pommes de terre mais aussi des flocons, des produits surgelés, et des chips sous marque Vico à partir de 1965.» L’usine actuelle de Vic-sur-Aisne, qui abrite également le siège social de l’entreprise, a été construite en 1968 et le groupe compte un autre site de production près de Lyon, à Charvieu-Chavagneux (Isère), spécialisé dans la transformation de graines apéritives (noix de cajou, pistaches, amandes, noisettes, mélanges de fruits...).

Une autre dimension 

La coopérative Vico durera jusqu’en 1998, année où le groupe allemand Intersnack la rachète. «Les agriculteurs ont eu des difficultés avec la dimension industrielle et les négociations avec la grande distribution étaient compliquées à une époque où ce qui comptait pour les consommateurs, c’était avant tout le prix et pas forcément l’aspect production locale, explique le directeur. La coopérative se retrouvait dans le rouge et le rachat par Intersnack, un groupe international déjà présent en Europe avec 34 usines et en Océanie, a été une opportunité de croissance pour Vico». 

Vico a pu se développer avec le rachat en 2007 de Lorenz Snackworld. Les marques Curly et Monster Munch alors produites par cette entreprise à Noyon (Oise) rejoignent le groupe et le site de Vic-sur-Aisne. Vico continue également d’innover. «Nous avons ici le centre de Recherche & Développement qui a par exemple lancé la tuile Monster Munch, commercialisée depuis deux ans et nous investissons aussi de plus en plus sur la chips aromatisée, secteur où nous étions moins présents que nos concurrents. La gamme StreetFood lancée en avril 2024 avec différentes saveurs comme poulet tex-mex plaît beaucoup, précise Charles-Étienne Le Renard. Nous avons aussi créé en 2024 un pop-corn micro-ondable sous la marque Vico.» 

L'usine de Vic-sur-Aisne produit les chips Vico mais aussi les Monster Munch et Curly. (c) Marie-Line Waroude


Vico souhaite aussi davantage axer sa communication sur son ancrage picard. «Certains concurrents le font avec succès pour vanter leurs origines bretonnes mais pour nous, il reste assez peu connu que Vico est né en Picardie donc nous travaillons sur ce sujet», souligne-t-il. La dernière campagne de communication de Vico met justement en scène le donjon de Vic-sur-Aisne ou encore sa mairie et rappelle que les pommes de terre utilisées proviennent de 46 agriculteurs situés dans un rayon de moins de 100 km de l’usine. Certains d’entre eux sont même présents depuis le début de la coopérative. Vico a aussi créé une nouvelle gamme de chips intitulée la Vicoise. 

Nouvel investissement 

Avec 350 collaborateurs sur les 550 d’Intersnack France, le site axonais est le fer de lance du groupe, d’où vont être faits d’importants investissements, d’un montant total de 35 millions d’euros. «Nous sommes en train de mener des travaux pour moderniser notre ligne de production à la fois sur l’aromatisation des chips et le conditionnement des sachets. Nous allons acheter une nouvelle friteuse et l’atelier chips dont le matériel était assez ancien, va être modernisé, explique le directeur général des opérations. Il nous faut plus d’agilité et pouvoir produire trois à quatre arômes de chips en même temps.» Un investissement qui doit permettre à Vico de s’inscrire dans le futur et de satisfaire les attentes des consommateurs, en demande de nouveaux produits sur un marché dynamique en croissance chaque année de 2 à 3%. Le groupe a par ailleurs recruté 65 collaborateurs ces deux dernières années. De quoi lui permettre de réaliser ses ambitions.

En chiffres

350 millions d'euros de chiffre d'affaires

350 collaborateurs à Vic-sur-Aisne

48 000 tonnes de produits finis fabriquées par an

Un programme d'agriculture régénérative

Soucieux de diminuer son impact environnemental, Intersnack s’engage dans un programme d’agriculture régénérative. L’objectif est d’emmener les agriculteurs sur des façons de travailler qui soient plus respectueuses en termes d’impact carbone «Il s’agit d’alterner entre les cultures avec du semi pour capter du carbone dans les sols et de moins travailler la terre pour ne pas la fatiguer et conserver plus de biodiversité», souligne Charles-Etienne Le Renard.

Le groupe est aussi engagé dans la SBTI (Science-Base Target Initiative) en lien avec la COP 21 pour définir des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre de -50% d’ici 2032 sur l’activité industrielle et de -30% sur les activités amont (agriculture, matière première) et aval (logistique et distribution). «En interne, cela passe par le fait de se doter de machines plus performantes, la réduction des déchets et l’évitement de pertes d’énergies. En aval, nous optimisons nos flux logistiques avec notre partenaire FM Logistique à Longueil (Oise) en faisant du pooling, c’est-à-dire en mutualisant nos commandes avec d’autres industriels pour permettre d’envoyer des camions entièrement remplis vers nos clients».