Vers une stratégie des alliances
La chartreuse de Neuville, près de Montreuil-sur-Mer, a accueilli les membres du Comité Grand Lille lors de leur assemblée plénière. Près de 150 personnes sont venues de la métropole. Lille Métropole 2020, Capitale mondiale du design et Amiens 2020, Capitale européenne de la jeunesse sont peut-être les clés de nouvelles alliances en région.
«Lille métropole est en souffrance en termes d’attractivité», a déclaré Philippe Hourdain, président de la CCI Hauts-de-France.«Lille ne pèse plus, sauf si on s’allie», a renchéri amèrement Jean-Pierre Letartre, président du Comité Grand Lille, faisant notamment référence au baromètre EY de l’attractivité de la France. Si la région Hauts-de-France a enregistré une forte croissance en matière d’accueil d’investissements étrangers, se plaçant devant Bordeaux et la région Auvergne-Rhône-Alpes, elle se retrouve derrière Lyon, Bordeaux, Marseille, Toulouse et Nantes dans la catégorie des villes les plus entreprenantes. De nombreuses initiatives fonctionnent pourtant dans la région à l’instar de l’opéra de Lille qui va chercher le public sur l’ensemble du territoire. Caroline Sonrier, sa directrice, a cité la retransmission des opéras sur écran géant dont ont pu bénéficier une trentaine de villes de la région. Il en est de même pour le Louvre Lens, fondé par le Conseil régional du Nord – Pas-de-Calais, qui accueille aujourd’hui 3 millions de visiteurs et accompagne une soixantaine de projets.
S’allier avec un défi
François Lavallée, président de la CCI Littoral Hauts-de-France, a regretté que les territoires ne soient pas plus associés aux décisions prises à Lille. «La métropole lilloise devrait promouvoir la Côte d’Opale et un vrai grand port de plaisance à Boulogne-sur-Mer», a-t-il déclaré, citant l’industrie de la plaisance qui représente une économie conséquente avec ses 10 ports maritimes, 18 ports fluviaux et 45 étapes. «L’argent est là et c’est de l’argent privé», a-t-il souligné. Des actions concrètes ont été mises en place pour dynamiser le tissu entrepreneurial et rapprocher l’université des entreprises. Pour Amiens, l’enjeu est également de taille comme l’a rappelé Stéphane Descombes : «Au sein d’Ambition Grand Amiens, nous devons travailler pour tendre vers un rééquilibrage de cette région de 6 millions d’habitants.» Jean-Christophe Loric a rappelé qu’Amiens était désormais la deuxième ville de la troisième région de France. En conclusion, Jean-Paul Delevoye a rappelé que «s’allier pour s’allier n’est pas suffisant sans projet ni défi» et qu’il ne faut pas hésiter à investir sur le capital humain et la culture comme éveil des consciences.