Vers une année 2015 "correcte, sans plus"

Les chiffres du marché des bureaux de la métropole lilloise pour le troisième trimestre 2015 sont tombés. Pas de miracle certes - les chiffres sont modestes, voire très modestes -, mais pas de quoi crier au loup : l'exercice devrait maintenir Lille dans sa deuxième place régionale.

Euralille est principalement touché par le phénomène de sous-offre.
Euralille est principalement touché par le phénomène de sous-offre.
Euralille est principalement touché par le phénomène de sous-offre.

Euralille est principalement touché par le phénomène de sous-offre.

Le marché des bureaux lillois a fonctionné au ralenti durant la période estivale. Les quelque 21 000 m2 de bureaux commercialisés sont loin d’être ridicules, mais n’en constituent pas moins un résultat très modeste, imputable pour l’essentiel à un marché du neuf relativement atone“, écrit l’Observatoire du marché des bureaux de la métropole lilloise (OBM) dans sa dernière livraison se rapportant à l’activité constatée au 3e trimestre 2015. Et d’apprécier, “cependant, malgré cet été en demi-teinte, le niveau de transaction depuis le début de l’année (qui) demeure honorable à 80 315 m2 et les conseils en immobilier (qui) font état de quelques belles signatures qui devraient intervenir d’ici décembre“. Parallèlement, le marché des comptes propres demeure dynamique, poursuit l’OBM. “L’ensemble des acteurs s’attendait à une année 2015 correcte, sans plus. Pour le moment, les chiffres semblent leur donner raison.

Note positive relevée par l’OBM, le ralentissement du marché neuf résulte en grande partie d’une pénurie d’offre sur certains secteurs géographiques. Cependant, le temps aidant, quelques beaux programmes devraient prochainement entrer en production et ainsi attirer l’attention d’utilisateurs ayant des projets immobiliers à l’échéance de 18 mois.

Durant les trois derniers mois, 20 677 m2 ont été commercialisés, chiffre inférieur aux 26 260 m² de la même période de 2014 et même très nettement inférieur à la moyenne enregistrée depuis cinq ans pour un troisième trimestre (31 922 m²). Le marché de la seconde main a un peu ralenti (17 006 m2 contre 23 368 m² en 2014 et une moyenne de 18 793 m2), mais c’est surtout la commercialisation du neuf qui a très fortement fléchi (3 671 m2 contre 13 129 m2 les cinq années précédentes, mais pour le coup supérieur au 2 892 m² enregistrés l’an dernier). L’OBM constate à la fois une diminution du nombre de transactions (73 contre un peu plus de 80 habituellement) et la quasi-absence de “grosses” commercialisations (seulement deux transactions supérieures à 1 000 m2 et uniquement dans la seconde main). Sur les quatre derniers trimestres, 113 851 m2 ont été commercialisés, répartis en 36 929 m2 de bureaux neufs et 76 922 m2 de bureaux de seconde main. Au troisième trimestre 2015, il n’a été recensé aucune renégociation de bail.

Dans son Etude du marché tertiaire, BNP Paribas Real Estate (32% de parts de marché sur la Métropole) note − et c’est sa principale préoccupation − le faible niveau de l’offre, neuve ou rénovée disponible à un an, pourtant appréciée de ses utilisateurs. “Les deux secteurs que sont Lille et Euralille sont principalement touchés par le phénomène de sous-offre. Les Grand Boulevards et Villeneuve-d’Ascq le seront également à court terme , ces deux secteurs jouant depuis maintenant plusieurs mois un rôle d’absorption des demandes de sociétés ne pouvant se loger sur Lille et Euralille, à l’image de Natixis assurances», société à laquelle le cabinet a loué un immeuble (Green Office) de 2 600 m² sur le Parc scientifique européen de la Haute-Borne. Et de pronostiquer “légitimement que la métropole lilloise totalisera à l’issue de l’année 2015 un volume total transacté proche de 145 000 m², comptes propres inclus, volume qui la maintiendra au deuxième rang des marchés tertiaires de régions, après Lyon. En 2014, si le marché immobilier de la métropole lilloise avait atteint 166 091 m², comptes propres inclus, il le devait au niveau élevé de ces derniers pour 53 543 m². Le niveau des transactions avait en effet fléchi à 112 548 m² contre une moyenne de 130 883 m² en 2009 et 2013. Mais, comme le dit Stéphane Huel, directeur du département bureaux Arthur Loyd Lille, “le dernier trimestre étant toujours une période très dynamique, on peut imaginer clôturer l’année 2015 avec des résultats positifs, notamment avec les opérations en cours de négociation“.