Vers la mort de la maison individuelle…

Les politiques publiques semblent concourir à la mort de la maison individuelle… pour autant les constructeurs de maisons individuelles, en professionnels avertis, doivent imaginer de futurs débouchés. Plus de 110 professionnels de la construction étaient conviés, jeudi 23 janvier, à participer au symposium «Mort de la maison individuelle… Quel avenir ?», organisé par l’Union des maisons françaises de Lorraine.

Isabelle Di Florio, présidente de l’UMF de Lorraine, interpelle les politiques et les professionnels sur l’avenir de la maison individuelle à l’occasion d’une rencontre le 23 janvier dernier à l’Abbaye des Prémontrés.
Isabelle Di Florio, présidente de l’UMF de Lorraine, interpelle les politiques et les professionnels sur l’avenir de la maison individuelle à l’occasion d’une rencontre le 23 janvier dernier à l’Abbaye des Prémontrés.
Isabelle Di Florio, présidente de l’UMF de Lorraine, interpelle les politiques et les professionnels sur l’avenir de la maison individuelle à l’occasion d’une rencontre le 23 janvier dernier à l’Abbaye des Prémontrés.

Isabelle Di Florio, présidente de l’UMF de Lorraine, interpelle les politiques et les professionnels sur l’avenir de la maison individuelle à l’occasion d’une rencontre le 23 janvier dernier à l’Abbaye des Prémontrés.

«Mort de la maison individuelle… Quel avenir ?» Si les mots interpellent, le point d’interrogation occupe une place toute aussi importante pour ouvrir le débat autour d’une thématique forte. En organisant son symposium, jeudi 23 janvier, à l’Abbaye des Prémontrés, l’Union des maisons françaises de Lorraine (UMF) conviait les professionnels de la construction à dresser un constat d’une réalité loin de les laisser indifférents. En effet, depuis 2006, la tendance est toujours à la baisse et les chiffres de la primo-accession présentent un enlisement inquiétant (depuis 2010, la jeune primo-accession de moins de 40 ans, qui représente 50 % du marché est tombée à 33 %, accusant une chute de 41%). À ces données chiffrées, s’ajoutent d’autres critères, pour exemple : l’exigence du marché de l’emploi propice à la mobilité, le manque de calibrage du prêt à taux zéro (PTZ), l’attitude des banques, l’augmentation du prix des maisons liée à l’empilement des normes, sans oublier un engagement des pouvoirs publics quelque peu frileux. Et comme le rappelle très justement Henry Lemoine, maire de Pontà- Mousson, invité aux côtés d’Isabelle Di Florio, présidente de l’UMF de Lorraine, «la maison reste l’habitat préféré des Français».

Foncier agricole exploité
Premier temps fort de cette rencontre, Jean-François Husson, sénateur de Meurthe-et-Moselle et président du Scot Sud 54, Véronique Sandro, directrice de l’ADIL-EIE 57, Daniel Virion, président de la FBTP 88, François Zieger, chargé du développement du groupe Rizzon et Roger Cayzelle, président du CESE de Lorraine ont partagé leur vision d’une réalité confrontée à des données sociétales, démographiques et économiques en constante évolution. «En 20 ans, la taille des ménages est passée de 2,7 à 2,3 personnes». Autre constat, avec l’exploitation d’un foncier agricole trop important au bord des villes et des villages et une multiplicité des constructeurs. «Face à une situation complexe, nous ne pouvons pas chasser toutes les priorités en même temps. Dans la vie, il y a des aspirations et des contraintes. D’où ce temps d’échanges pour faire bouger les points de vue. Il faut faire évoluer la façon de penser, prendre le temps d’écouter, d’entendre et de décider pour ensuite passer à l’action» a souligné Jean-François Husson. En lien direct avec cette dernière idée, la deuxième table ronde était l’occasion pour Richard Lioger, premier adjoint en charge de l’urbanisme de la ville de Metz, Dominique Duperret, secrétaire général de l’UMF, Eric Azais, président du Club des Partenaires, Fabrice Brottier, directeur d’Oxéo Lorraine et Jean-Pierre Kapola, directeur d’agence du Crédit Foncier, de débattre autour de perspectives nouvelles, synonymes d’innovation, de reconstruction en ville pour maintenir la population, mais aussi de formation et de communication sur le métier de constructeur «afin de positionner notre métier au centre des enjeux. Aujourd’hui, nous vivons une période de mutation qui impose une prise de conscience de l’existant pour s’adapter et évoluer au mieux. D’où cette nécessité d’améliorer les liens d’information avec les élus, mais aussi de faire reposer notre image de marque autour d’un mot-clé, synonyme de qualité des hommes, des produits et d’innovation» a conclu Christian Louis-Victor, président de l’Union des maisons françaises.

véronique.millet