Vente, expropriation ou fermeture définitive ?

Poker menteur dans les consultations qui se succèdent entre les acteurs du dossier d'Arjowiggings. L'occupation de l'usine entre dans son second mois alors qu'un début de décision est attendu au début du mois d'août au ministère du Redressement productif. Le point en ce milieu de l'été.

À l’arrêt, les machines font l’objet de maintenances régulières. Ici, la machine à papier.
À l’arrêt, les machines font l’objet de maintenances régulières. Ici, la machine à papier.
À l’arrêt, les machines font l’objet de maintenances régulières. Ici, la machine à papier.

À l’arrêt, les machines font l’objet de maintenances régulières. Ici, la machine à papier.

Dans le dossier Arjowiggings, les acteurs concernés multiplient les réunions : direction de Sequana (groupe à la tête du site de Wizernes), preneur potentiel (François Vessiere et ses partenaires étrangers), membres de la banque publique d’investissement (bpi − actionnaire de référence de Sequana), élus de la communauté d’agglomération de Saint-Omer (CASO) et référent du ministère du Redressement productif en sont à leur troisième réunion. De ces conciliabules doit sortir un rapport confié à un expert indépendant qui dira si le projet de reprise est viable. “On n a pas été invités à ces réunions. Alors, on ne pourra pas dire que c’est à cause de nous si ça ne marche pas“, anticipe un cadre syndical du groupe. Côté direction, on fait comprendre qu’aucun plan “viable” ne lui est parvenu et on renvoie à François Vessiere, l’ex-cadre d’Arjowiggings, qui est en train de créer un groupe français dédié au papier. C’est peut-être ce qui fait peur au groupe Sequana : “voir l’émergence d’un concurrent. C’est pour ça qu’ils ne souhaitent pas vendre” selon un autre membre du comité d’entreprise. Le temps passe et avec lui la période de reclassement qui doit durer 18 mois en tout. D’ici là, le calendrier des événements peut fortement varier.

Vente ou expropriation ? Le groupe Sequana a toujours dit que l’avenir du site de Wizernes résidait dans une vente ou une fermeture définitive. Son PDG, Pascal Lebars, avait même déclaré que le prix de cession serait l’euro symbolique si le projet de reprise tenait la route… Quid aujourd’hui ? L’autre question relève de la manière de faire : François Vessiere et ses partenaires négocieront-ils l’acquisition du site directement avec Sequana ? Ou, le temps passant et la tension sur le site montant, les pouvoirs publics seront-ils contraints d’opter pour l’expropriation qui coûterait et qui permettrait aux acquéreurs de parfaire leur business plan avant de prendre le relais ? La position de la bpi sera à cet égard cruciale. Tout autant le sera celle de la CASO qui n’a rien promis mais qui surveille la situation comme le lait sur le feu. Sequana, comme le pool des repreneurs, peut tout à fait avoir le même intérêt : attendre que les pouvoirs publics s’engagent pour minimiser le risque pour le pool et sortir de Wizernes avec de quoi payer le plan social…