Vencorex: la patronne de la CGT dénonce une "faillite organisée"

La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a apporté jeudi son soutien aux salariés grévistes de l'entreprise chimique en redressement judiciaire Vencorex, dénonçant "une faillite...

 © Hassan AYADI
© Hassan AYADI

La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a apporté jeudi son soutien aux salariés grévistes de l'entreprise chimique en redressement judiciaire Vencorex, dénonçant "une faillite organisée" et réclamant l'intervention de l'Etat.

"Jusqu'en 2022 tout allait bien, l'entreprise était rentable", a-t-elle lancé devant plusieurs centaines de salariés sur le piquet de grève mis en place il y a deux semaines devant le siège de l'entreprise à Pont-de-Claix, au sud de Grenoble.

"Vencorex, c'est d'abord l'histoire d'une faillite organisée (...). Le plan était bien huilé", s'est-elle indignée, dénonçant "une opération de concurrence déloyale organisée par l'État chinois pour déstabiliser notre industrie".  

Spécialisée dans la production d'isocyanates, des substances notamment utilisées dans les peintures et vernis industriels, Vencorex a été placé en redressement judiciaire le 10 septembre, à la demande de son actionnaire, le groupe thaïlandais de pétrochimie PTT GC. 

Une seule offre de reprise a été faite, celle du chinois Wanhua, principal concurrent de Vencorex, qui ne prévoit de ne conserver que 25 de ses 450 emplois, pour un million d'euros.

"On a des gouvernements qui font rentrer le loup dans la bergerie", a déploré Mme Binet. "Ici c'est près de 5.000 emplois qui sont en jeu, les productions que vous réalisez sont un enjeu stratégique pour tout le pays", a-t-elle souligné, citant les secteurs nucléaire ou aérospatial.

"L'Etat doit immédiatement organiser une table ronde pour trouver un repreneur", a-t-elle dit.

Le tribunal de commerce de Lyon doit se prononcer jeudi sur une éventuelle prolongation jusqu'au 10 mars de la période d'observation pour l'entreprise grenobloise, ce qui lui donnerait plus de temps pour trouver des repreneurs.

Si dans le pire des cas aucun ne se manifestait, l'Etat doit recourir à une "nationalisation temporaire" comme il l'a récemment fait à Saint-Nazaire, a estimé Mme Binet.

"Ce qui se passe ici dans ce territoire du sud de Grenoble est très grave. Les salariés, les habitants de ce territoire vivent un véritable scénario catastrophe", a lancé à son tour le maire de Pont-de-Claix Christophe Ferrari au micro.

Le gouvernement doit "se réveiller et tout faire pour exiger d'Arkema" dont l'Etat est actionnaire "son rachat des activités de Vencorex qui permettront sa viabilité", a-t-il ajouté.

Le géant de la chimie a fait savoir la semaine dernière qu'il n'était pas intéressé.

Pour Mme Binet, la situation de Vencorex est "représentative mais malheureusement pas isolée". La CGT a recensé "plus de 180 plans de licenciements dans toute la France qui concernent plus de 100.000 emplois directs et indirects, essentiellement dans l'industrie". 

Un chiffre "a minima puisque chaque jour, la liste s'allonge", a-t-elle relevé, appelant à la tenue le 12 décembre d'une "journée de convergence de toutes les luttes pour l'emploi" en France.

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