Vekia accélère son développement

Près de neuf mois après sa levée de fonds de 12 millions d'euros, la start-up Vekia, spécialisée dans le machine learning et la supply chain, expose ses perspectives de développement dans un secteur en pleine évolution.

Manuel Davy, fondateur et CEO de Vekia.
Manuel Davy, fondateur et CEO de Vekia.

«Il est fondamental que la supply chain soit performante pour économiser de l’argent sur les stocks», explique Manuel Davy, fondateur et CEO de Vekia. Créée en 2008, la start-up propose des solutions qui absorbent les données de gestion de stock des clients, mais aussi de la data exogène afin d’établir une prévision. «Nous nous sommes spécialisé dans l’approvisionnement.» Elle gère désormais les stocks d’une vingtaine de clients dans 70 pays. Une anticipation adéquate a un impact aussi bien économique qu’écologique. «On fait progresser les ventes de 50% à 90% et les clients ont 30% de stocks en moins. On augmente leur chiffre d’affaires de 1 à 5%.» Un gain considérable, étant donné que la supply chain ne nécessite pas d’investissement. Vekia travaille essentiellement avec des industriels tout en gardant un positionnement fort sur les marchés du retail et de l’automobile. Preuve de son succès, la start-up enregistre une progression de 50% en chiffre d’affaires par trimestre depuis 2017.

Un marché en évolution

«Nous avons repositionné notre modèle économique sur le SaaS depuis février 2017.» Ainsi la solution proposée aux clients passe sur les serveurs Vekia. «C’est devenu naturel pour le client de nous faire confiance pour l’hébergement.» Par ailleurs, la société a mis en place une offre «try and buy», qui permet au client de recevoir un diagnostic, sous trois à six mois, sur leur gestion de stock ainsi qu’une prévision de gains en cas de contrat. Dans une logique de montée en puissance, la start-up, déjà en contact avec l’Espagne et la Pologne, a décidé de se frotter au marché international : «Nous avons ouvert un bureau à Londres en 2016 et nous avons des visées sur les Etats-Unis.» La stratégie ? Passer par le cloud qui permet de s’implanter sur n’importe quel territoire. «Nous avons structuré notre offre commerciale aux Etats-Unis en passant par des partenaires.» En parallèle, la société est en train de conclure un accord avec Microsoft, ce qui devrait lui donner accès à la base de clients du géant américain. Pour autant, la start-up reste attachée au Nord où son siège est situé : «On reste lillois et on est fier des talents de la région.» Six postes sont ouverts au recrutement. Vekia a également embauché un élément en ressources humaines afin de développer le bien-être au travail.

L’IA, outil indispensable et controversé

Le recours à l’intelligence artificielle est essentiel dans la supply chain. Pour Manuel Davy, elle doit s’insérer dans la société. «Nous avons une responsabilité d’aider les métier à se redéfinir. L’IA doit être un renfort et non pas en compétition avec l’humain.» Par ailleurs, Vekia s’est engagée à ne pas traiter de données personnelles. «Nous n’avons pas attendu Google pour faire un discours éthique.»