Si dans les pays anglo-saxons l’usage de l’arthérapie appliquée aux entreprises est répandu, il est en France encore confidentiel. L’objectif de Ludivine Leuillet, qui anime depuis quelques mois des ateliers d’arthérapie à Amiens : faire entrer le jeu et la création artistique dans les entreprises pour révéler la richesse du collectif, réguler les conflits, voire même prévenir le burn out.
Après 15 ans passés chez un bailleur social de l’Oise comme cadre RH, Ludivine Leuillet décide de se reconvertir professionnellement : « J’ai toujours été attirée par l’accompagnement, le coaching, mais aussi par l’expression artistique spontanée que je pratique depuis plus de dix ans, avec la danse et le djembe. Une de mes premières expériences professionnelles consistait à accompagner avec la parole. Mais je me suis rendue compte que celle méthode avait ses limites, et qu’il fallait sortir du champ de la parole pour d é b l o q u e r certaines situations, et privilégier la créativité pour s’exprimer autrement, se reconnecter aux autres et à soi-même. » Forte de ses compétences et talents, Ludivine Leuillet suit une formation de deux ans d’art thérapie pluri expressionnelle à Lille, et anime des ateliers depuis novembre 2017.
INVESTIR LE CHAMP DE L’ENTREPRISE
« Ce sont des ateliers d’une heure et demi à deux heures, individuels ou en petits groupes, j’échange d’abord avec les personnes pour connaître et identifier leurs besoins, savoir dans quel type d’expression elles se sentent plus à l’aise, pour leur proposer un accompagnement sur mesure. Ce sont elles qui choisissent leur activité, l’idée est de les laisser entrer dans le jeu de la création, pour encourager leur élan créateur, faire émerger des choses symboliques… Nous avons tendance à perdre notre créativité en devenant adulte, l’arthérapie devrait être plus répandue et investir d’autres champs, comme celui de l’institutionnel ou de l’entreprise », estime l’art-thérapeute. C’est d’ailleurs dans cette direction que Ludivine Leuillet entend développer son activité : « Révéler la singularité d’un collaborateur à travers la création artistique sert à optimiser la confiance en soi et renforce la cohésion d’équipe, assure-t-elle. Les entreprises sont aujourd’hui plus réceptives à l’idée d’organiser ce type d’ateliers qui durent de deux ç trois heures, et qui doivent s’insérer dans un projet d’entreprise global. L’arthérapie gagne à être connue, c’est même un très bon outil pour prévenir le burn out. »