Une voie toute tracée pour les bogies du Creusot

Le site Alstom situé au Creusot se démarque par sa maîtrise dans la conception et la fabrication des bogies, châssis ferroviaire. Devant le développement de ce marché, en France comme à l’étranger, et un carnet de commandes bien rempli pour les quatre prochaines années, Alstom investit et recrute.

La production de bogies au Creusot ne cesse de croitre pour répondre à la demande française et internationale. (© Arnaud FINISTRE – TOMA)
La production de bogies au Creusot ne cesse de croitre pour répondre à la demande française et internationale. (© Arnaud FINISTRE – TOMA)

La liste est longue et remplit le carnet de commandes pour les quatre prochaines années chez Alstom au Creusot : 22 tramways dans le cadre d’un groupement de commandes dont 9 pour Toulouse, 8 pour Brest et 5 à destination de Besançon ; 131 RER nouvelles génération pour renouveler le parc de la région parisienne ; 22 tramways pour Strasbourg, 115 TGV M, nouvelle génération, qui devraient être mis en service en 2024 – 2025. « Ces TGV sont fabriqués au Creusot, ils pourront accueillir plus de passagers et réduiront les coûts de maintenance » précise Bénédicte Ganivet, directrice du site Alstom du Creusot. La liste ne s’arrête pas là… 20 tramways pour Angers, 37 pour la ligne T1 d’Île-de-France, 61 destinés à Nantes, sans oublier 94 métros pour la RATP pour trois lignes du réseau parisien.

« 60 % de la production du site du Creusot concerne des contrats français. » indique Bénédicte Ganivet. Le reste répond à des commandes venues d’Irlande, pour le métro du Caire, le tramway de Francfort et de Cologne, le métro de Barcelone, mais aussi pour Saint-Domingue. « Les bogies demandent un temps long de production et le marché ferroviaire offre de belles perspectives » précise Bénédicte Ganivet.

Investir pour mieux produire

Pour répondre aux commandes, le site du Creusot fabriquera 1 500 bogies en 2023 et entend monter en puissance pour atteindre 1 800 bogies annuels. « Au cours des trois dernières années, nous avons investi 15 millions d’euros dans l’outil de production. Bénédicte Ganivet évoque ainsi le nouveau centre d’usinage et l’automatisation de la mécano soudure, avant d’ajouter. Même si encore beaucoup de travail reste manuel, les robots assurent les taches les plus pénibles et les plus longues. » En 2023, grâce à un investissement d’un million d’euros, un nouvel outil de contrôle dimensionnel des châssis viendra remplacer deux équipements vieillissants.

« Nous nous modernisons pour accompagner la croissance, être plus compétitif, apporter plus de qualité et d’ergonomie aux opérateurs. » prévoit Bénédicte Ganivet. L’équipe Alstom du Creusot s’évertue en parallèle à améliorer ses bogies, ce châssis avec des essieux, un système de freinage et des suspensions, afin d’en réduire le bruit, d’améliorer le confort lors du roulement, et de réduire la consommation d’énergie.

S’appuyer sur les compétences

Outre les investissements, Alstom renforce ses effectifs pour répondre à la demande. Après avoir recruté 80 personnes en 2022, le site de Saône-et-Loire prévoit 130 recrutements complémentaires en 2023. « Il s’agit de nouveaux postes, mais aussi de renouvellement, car nous avons une pyramide des âges élevée. Eclaircit la directrice, avant de poursuivre. Nous souhaitons intégrer les nouveaux collaborateurs avant le départ pour garantir la transmission. » A la fin de l’année, 790 personnes devraient travailler à Alstom.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert