Une Toile pour un maître d’œuvre qui croît...

La fibre a de l'avenir dans la région. Après Arras, Valenciennes et Dunkerque, Covage met un pied dans le Calaisis avec la prise en charge de la gestion du réseau de fibre posé par l'agglomération. Rencontre en son siège francilien avec Jean-Michel Soulier, PDG de la société.

« Jean-Michel Soulier, pdg de Covage ».« Jean-Michel Soulier, pdg de Covage ».
« Jean-Michel Soulier, pdg de Covage ».« Jean-Michel Soulier, pdg de Covage ».
CAPresse 2015

Jean-Michel Soulier, PDG de Covage.

Méthodiquement, Covage s’installe dans le paysage régional des réseaux. «Opérateur d’infrastructures des collectivités locales» comme elle se définit elle-même, l’entreprise va entrer dans sa dixième année. Créée en 2006 par Vinci, partagée avec Axia (un confrère canadien plus important) qui prend le relais en s’associant avec Cube (un fonds d’investissement luxembourgeois) en 2011, Covage se déploie peu à peu en France. «Le marché n’en est encore qu’à ses débuts», explique Jean-Michel Soulier, son PDG. Dans la région, Covage fête sa première décennie avec l’agglomération arrageoise pour qui elle gère le réseau de fibre optique depuis 2006. Deux ans plus tard, les discussions avec la communauté urbaine de Dunkerque (CUD) commencent, suivies par la signature l’année suivante. Covage a dû s’adapter aux différents réseaux choisis par les collectivités : ainsi Grande-Synthe a sa fibre coaxiale et sa DSP avec Numéricable, comme la Ville de Dunkerque, alors qu’un syndicat intercommunal à vocation multiple (SIVU) regroupant deux quartiers de Dunkerque et deux petites villes de l’agglomération était en autogestion jusqu’à ce qu’il sollicite Covage pour prendre la main… Aujourd’hui, 4 000 abonnés profitent des offres.

Du très haut débit en DSP ou en partenariat. Puis, «on a regardé autour, même s’il n’y avait pas de DSP», raconte le cadre. Un partenariat avec l’agglomération calaisienne a été signé il y a quelques semaines, apportant le très haut débit (THD) aux entreprises situées dans les zones d’activité Marcel-Doret, du Virval et à l’aéroport de Marck-en-Calaisis. Le reste des zones d’activité de l’Agglo doit être branchés d’ici l’été. «Nous amenons ensuite les fournisseurs d’accès internet sur le réseau et encourageons à la concurrence. L’utilisateur final s’y retrouve», explique Jean-Michel Soulier. Covage organise les réseaux (ou les pose dans le cadre d’une DSP), les «dope» en puissance de débit via ses technologies et attire ensuite les FAI qui ont leurs cibles : particuliers, entreprises, collectivités… C’est le cas à Valenciennes et à Calais où des partenariats sont en cours. «L’idée, c’est de trouver un tarif de gros avec un engagement sur du long terme avant qu’on vienne mettre nos équipements. On loue leur réseau, on est donc les clients des collectivités. D’habitude on se plaint que le public finance le privé…» Covage travaille sans exclusivité dans ses partenariats et indexe ses prix sur sa clientèle.

Le Plan national numérique et le Nord-Pas-de-Calais comme horizonsSon organisation est clairement nationale : 25 réseaux d’initiative publique sont à cette heure interconnectés par les «big box» de Covage, soit 3 400 km de fibre et 16 Gbps de transit internet. Sur la carte, les câbles couvrent aujourd’hui des lignes allant de Paris à Nice Caen, Nantes, Bordeaux… Le Nord-Pas-de-Calais est le territoire où les ambitions de l’entreprise sont les plus grandes. Avec une vingtaine d’employés dans la région, Covage espère bien candidater au prochain appel d’offres régional en termes de THD. Le Plan national numérique du gouvernement (on parle de 3 milliards d’investissement) laisse espérer une croissance solide pour les prochaines décennies. Avec une taille dont la marge de progression est grande (Covage affiche moins de 50 millions d’euros de revenus), la société montre une rentabilité qui s’apprécie. Son EBE (excédant brut d’exploitation) est passé de 8 à 18 millions d’euros ente 2012 et 2014.