Une question de (re)prise en main...

Concevoir la formation comme une protection et un enjeu de politique économique ! Constat établi par le laboratoire d’idées Terra Nova dans son dernier rapport sur / «Le nouvel âge de la formation professionnelle» parue le 7 avril dernier. 

Une question de (re)prise en main...

Le think tank progressiste dresse un bilan, parfois épineux, sur l’univers de la formation professionnelle d’aujourd’hui et des politiques qui tentent de la mettre en œuvre. «L’enjeu de la formation ne peut se résumer à un objectif de compétitivité, d’émancipation sociale, de sécurité dans l’emploi, de projet sociétal, d’individualisation du marché du travail, de croissance ou de développement. Car il est tout cela à la fois», assure le laboratoire d’idées. Sans remettre en cause les progrès réalisés en la matière, «l’attention portée à ce dossier s’est beaucoup développée, tout le monde en parle et le sujet est désormais très présent dans le débat public.» Constat vérifié notamment au cours de la dernière campagne pour l’élection présidentielle où chacun des candidats a apporté sa vision, plus ou moins constructive. Un état de fait corroboré également par le Conseil d’analyse économique dans une note de mars dernier sur le marché du travail à l’épreuve de la crise sanitaire. Il y stipule que «pour augmenter l’impact sur l’emploi, il faut concentrer la formation professionnelle sur les publics moins qualifiés et plus éloignés de l’emploi, plutôt que d’en accroître le volume.» Quid de l’entreprise dans tout cela ? L’écosystème entrepreneurial ne semble plus vouloir attendre que le système de formation s’adapte réellement à ses besoins. L’aujourd’hui redondante difficulté de recruter dans quasiment tous les secteurs d’activités, entraîne les entreprises à tenter de reprendre en main leurs outil de formation. Académie d’entreprise, ateliers en interne de coaching et d’accompagnement, autant de concepts qui se développent aujourd’hui au cœur du tissu entrepreneurial local. Dans le même temps, certaines d’entre elles créent leur propre centre d’apprentis pour former leurs collaborateurs de demain. Un genre de (re)prise en main de la formation par les premières utilisatrices. Un nouvel élan ?