Une production électrique qui répondra aux besoins de 23 000 foyers
Basée à Villeneuve-d’Ascq, la société Innovent a engagé un projet d’implantation de huit éoliennes sur les communes de Rebreuve-Ranchicourt et La Comté. Le parc devrait être doté d’une puissance de 23 mégawatts et les demandes de permis de construire et d’exploiter sont déposées.
Depuis 2009, cinq éoliennes fonctionnent sur la commune de Hermin, au cœur des collines de l’Artois. Innovent, installée à Villeneuve-d’Ascq, avait concrétisé ce projet et, poursuivant ses prospections, l’entreprise nordiste projette d’implanter une seconde vague d’éoliennes, quelques kilomètres plus loin, sur les communes de Rebreuve-Ranchicourt et La Comté. “Nous avons amorcé les démarches dès 2012, car il existe sur ce territoire un réel potentiel. D’autres opérateurs étaient sur le coup, mais avec le chantier d’Hermin, nous avons acquis la confiance des décideurs locaux. Nous avons obtenu l’aval politique des maires des communes concernées dans le courant de l’année 2013. Nous avons ensuite pris des contacts avec l’ensemble des propriétaires des terrains“, souligne Baptiste Wambre, chargé du dossier chez Innovent. Parallèlement, des études d’impact sur la faune, la flore, etc. ont été réalisées afin de pouvoir déposer la demande de permis de construire et d’exploitation.
Le commissaire-enquêteur doit rendre son verdict. Le projet porte sur huit machines et le parc devrait dégager une puissance de 23 mégawatts, ce qui correspond aux besoins énergétiques annuels de 23 000 foyers. De marque Siemens, les éoliennes culmineront à une altitude de 150 mètres. Cinq d’entre elles seront posées sur Rebreuve-Ranchicourt et les trois autres sur La Comté. Le tracé d’implantation suit la ligne de crête des collines qui sépare naturellement et administrativement les deux communes. Selon les estimations, la mise en service de ce parc éolien devrait générer pour les deux villages une rentrée financière de 82 000 € par an, ce qui n’est pas négligeable.
L’enquête d’utilité publique a été lancée en avril dernier pour s’achever en mai. Le commissaire-enquêteur a pu recueillir les nombreuses observations des habitants, qui portent sur les nuisances que pourraient provoquer les éoliennes, que ce soit au niveau sonore, visuel, sur la santé, et sur les conséquences sur le prix de l’immobilier.“Nous sommes en train de répondre à ces diverses craintes et interrogations. Les gens sont inquiets, mais c’est à nous de les rassurer. La peur est souvent causée par de mauvaises informations. Il ne faut pas oublier que les éoliennes ont un intérêt écologique et elles vont contribuer à dynamiser l’économie locale”, explique Baptiste Wambre.
Innovent attend désormais le retour des observations du commissaire-enquêteur. S’il émet un avis favorable, le permis de construire et l’autorisation d’exploiter pourront être validés. En attendant, les huit éoliennes de Rebreuve-Ranchicourt et La Comté ne devraient pas fonctionner avant l’horizon 2018. Il faut, en effet, compter en moyenne huit années pour que ce type de dossier aboutisse.