Une nouvelle référence dans les emballages sans aluminium

Le 16 novembre dernier, Malengé Packaging inaugurait dans ses murs le Lab3P : le premier Laboratoire national commun (LABCOM) en France à travailler sur les nouveaux matériaux barrières sans aluminium, pour des emballages 100% recyclables. Une prouesse pour cette PME du secteur de Douai.

Stephan Kirstetter PDG de Malengé Packaging
Stephan Kirstetter PDG de Malengé Packaging

 

 Malengé Packaging fait partie de ces entreprises plus que centenaires de la région et qui a réussi le pari de la reconversion. Créée en 1908 par Albert Malengé à Flers-en-Escrebieux, l’entreprise s’est d’abord spécialisée dans l’imprimé de gestion, de chèques, d’étiquettes adhésives… À la fin des années 1980, c’est le numéro deux en France sur ce secteur, avec 380 salariés et 10 millions d’euros de chiffre d’affaires. L’entreprise traverse ensuite une période difficile due au déclin de ses marchés. Elle est rachetée en 1998 par Stefan Kirstetter. Son ambition : mettre à profit la maîtrise de l’offset des salariés pour s’imposer sur le marché émergent de l’emballage souple. 

 

Spécialiste de l’emballage souple. Aujourd’hui, les 28 salariés de Malengé Packaging ne font plus que de l’impression d’emballage souple. Celle des documents administratifs a été supprimée en 2015. Le chiffre d’affaires de 4,5 millions d’euros est généré par trois grands marchés :  les fabricants de sucre, de graines et d’entremets déshydratés. Malengé est également présent dans la cosmétique, la biscuiterie, les bonbons… 

 

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Stephan Kirstetter, PDG de Malengé Packaging.

L’entreprise était déjà certifiée “Imprim’vert”, avec l’absence de solvants et le recyclage de ses déchets. «C’est sous la pression de nos clients que nous avons réfléchi à proposer des emballages recyclables, sans aluminium, qui protègent le produit avec des qualités barrières suffisantes. Nous nous sommes alors tournés vers le Centre technique du papier (CTP)», explique Stefan Kirstetter avec enthousiasme. 

Ce projet du Lab3P n’aurait pu se faire sans de multiples partenaires : le CTP, le pôle de compétitivité Matikem et l’Agence nationale de la recherche (ANR), qui ont engagé un effort de recherche de 900 000 euros sur trois ans. C’est aussi une histoire humaine, comme en témoigne Sylviane Méhault, commerciale depuis 1991 chez Malengé Packaging : «Je suis enchantée, car c’est une remise en cause, une nouvelle formation. On a de la chance d’avoir un dirigeant qui va de l’avant, car le marché du papier a tendance à évoluer vers la baisse. On s’est posé des questions en tant que commerciaux, salariés. Mais cette dynamique du souple nous intéresse, c’est un nouveau challenge, c’est super excitant.»  Pour Anne Puech, responsable du programme LABCOM à l’ANR : «Ces grands projets d’innovation ont souvent un impact fort sur l’entreprise, son organisation, les relations entre salariés. Mais cela génère une plus-value extrêmement importante pour la société.» 

 

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L'impression souple chez Malengé Packaging.

Commercialisation dès 2017. Une centaine de LABCOM, comme celui de  Malengé Packaging, existent en France. Ce programme s’adresse essentiellement à des PME qui n’ont pas toujours de services de R&D. Cela leur permet d’accéder à la recherche publique. Anne Puech précise le positionnement du LABCOM nordiste : «Sur la France, Malengé Packaging est le seul LABCOM à travailler sur l’impression et les nouvelles technologies sur emballage souple. Cela devrait permettre à l’entreprise de prendre de nouvelles parts de marché. Les clés du succès de ce programme LABCOM : la confiance entre les partenaires et le fait de vouloir renverser des barrières technologiques.» Les recherches scientifiques se feront au sein du CTP et seront testées chez Malengé Packaging. Son dirigeant, Stefan Kirstetter, annonce déjà six projets ciblés à développer en lien avec les clients. Ils pourraient être commercialisés dès l’année prochaine. Et des prospects se sont rapprochés de l’entreprise, intéressés par ces nouveaux emballages sans aluminium.