Santé/ Prévention

Une journée dédiée aux droits des usagers de la santé à Amiens

La septième Journée régionale des usagers de la santé s'est tenue jeudi 13 avril à Mégacité Amiens. L’Agence régionale de santé Hauts-de-France et la Conférence régionale de la santé et de l’autonomie (CRSA), dont ses deux commissions spécialisées dans le domaine des droits des usagers et de la prévention, ont réuni plus de 300 participants. Tables rondes et forums des initiatives étaient au service de la thématique choisie : "La prévention en santé c'est d'abord notre affaire".

Le grand témoin et fil rouge de la journée était Maxime Gignon, professeur et coordonnateur pôle Santé publique-épidémiologie au CHU d’Amiens, professeur d’université à l’UPJV et président de l’OR2S Hauts-de-France.
Le grand témoin et fil rouge de la journée était Maxime Gignon, professeur et coordonnateur pôle Santé publique-épidémiologie au CHU d’Amiens, professeur d’université à l’UPJV et président de l’OR2S Hauts-de-France.

La Conférence régionale de la santé et de l’autonomie, dont ses deux commissions spécialisées dans le domaine des droits des usagers et de la prévention, ont organisé, avec le soutien de l'ARS Hauts-de-France, la 7Journée régionale des usagers de la santé à Amiens. 

À tour de rôle, Lille et Amiens accueillent ce temps fort de la santé des Hauts-de-France. Maxime Gignon, professeur et coordonnateur pôle Santé publique-épidémiologie au CHU d’Amiens, professeur d’université à l’UPJV et président de l’OR2S Hauts-de-France, était le grand témoin de la journée. Il a pu écouter et réagir sur les différents aspects de cette édition 2023 sur la prévention marquée par des réflexions sur l'engagement citoyen, la santé communautaire, la place des aidants ou encore les savoirs expérientiels. 

En tout, 20 intervenants ont pu s'exprimer lors des trois tables rondes mises en œuvre ce jour-là dans l’amphithéâtre La Boisselle de Mégacité. L'occasion également de promouvoir chaque année la journée européenne des droits des patients. « Depuis sept ans maintenant, la Commission spécialisée dans le domaine des droits des usagers (CSDU) de la Conférence régionale de la santé et de l’autonomie Hauts-de-France propose cette Journée régionale des droits des usagers. L’objet de cette journée est multiple mais il est essentiel d’innover pour faire de cette journée un temps fort de la démocratie en santé. Pour cette 7e édition, il est à noter que celle-ci s'est déroulée en collaboration avec la Commission spécialisée prévention (CSP). Cette volonté de nos deux présidences et des membres de nos commissions traduit l’importance de la transversalité. Elle permet de créer des passerelles entre les acteurs, mais aussi la mutualisation des connaissances pour un objectif commun », assure Christine Trepte, présidente de la CSDU.

Le professeur Guillaume Vaiva, chef du service de Psychiatrie d’adultes du CHU de Lille, a présenté les deux dispositifs de prévention suicide incubés dans la région et déployés au niveau national : VigilanS et le numéro de téléphone 3114.

La thématique retenue était donc celle de la prévention en santé, avec un angle d’échanges et de réflexion. La prévention de nous tous, usagers, qui devons prendre une place pleine et entière sur ce sujet. C’est pour cette raison que cette journée s'est déroulée selon trois temps forts afin de mettre en avant le fait que la prévention c'est tout au long de notre vie, c'est en action et c'est l'affaire de tous. 

« Comme à chaque journée que nous organisons, avec le soutien de l’Agence régionale de santé Hauts-de-France, nous ne pouvons pas apporter des réponses à toutes les interrogations mais nous essayons de montrer des initiatives, proposer des échanges et mettre en contact les différents acteurs de la démocratie en santé dans notre région. Il ne s'agissait pas de faire de longs discours sur l’histoire de la prévention en santé, sur ses définitions, sur ses différentes chartes même si ces dernières sont les fondements, la base de nos actions, pensées actuelles. Malgré tout, il est intéressant de se rappeler que la charte d’Ottawa, établie à l’issue de la première Conférence internationale de novembre 1986 et ratifiée par la France, précise que la promotion de la santé a pour but de donner aux individus davantage de maîtrise de leur propre santé et davantage de moyens de l’améliorer », ajoute Frédéric Brzozowski, président de la Commission spécialisée prévention (CSP). De nombreux représentants d'usagers du système de santé, de membres du Conseil des délégués pour la vie lycéenne (CVL), de professionnels de santé et d'élus étaient présents et ont pu s'exprimer lors des différents temps d'échange prévus durant toute la journée.

Vingt-cinq stands ont été installés lors de ce temps fort de la Conférence régionale de la santé et de l'autonomie.

Un forum, des initiatives

Durant le forum des initiatives, de nombreuses associations et organismes de santé ont tenu un stand. Il y avait notamment l'association le Mail, la MSA Picardie, la CPAM de la Somme, la Carsat Hauts-de-France, France Assos Santé Hauts-de-France, la Nouvelle forge, Oxygne Caarud ou encore le Centre régional de coordination de dépistage des cancers. En tout 25 stands et leurs animateurs. 

Durant la première table ronde sur la politique de prévention tout au long de la vie, le docteur Maryse Burger, médecin conseiller technique du recteur de l'académie d'Amiens est intervenue sur la prévention tout au long de la scolarité de l'enfant à l'Éducation nationale, fondée sur une démarche adaptée aux besoins de l'élève. « Cela passe par trois axes : la prévention, la protection, et l'éducation. L'école doit être promotrice de santé, avec une mise en cohérence des différentes actions afin de créer un équilibre et sortir du catalogue de projets. Le but est d'assurer bien-être et réussite aux élèves, ce qui passe par l'engagement de tous, parents, enseignants et élèves et pas seulement les personnels de santé. Il faut une approche globale. » 

Françoise Ragueneau, vice-présidente en charge de l’Autonomie des personnes âgées et des personnes handicapées a rappelé le besoin de favoriser un parcours de santé sans rupture, de la naissance à la fin de vie. Un point crucial est la santé des personnes âgées et de mettre tout en œuvre pour travailler en amont de l'Ehpad. « Il s'agit d'un véritable défi pour demain avec un grand travail de prévention auprès des seniors, sans oublier l'aide aux aidants. »

Des droits des usagers de la santé

La deuxième table ronde intitulée "La prévention, une force en action" s'est faite en présence du professeur Guillaume Vaiva, coordonnateur du DES de Psychiatrie, chef du service de Psychiatrie d’adultes du CHU de Lille. Il a pu présenter les deux dispositifs de prévention suicide incubés dans la région et déployés au national : VigilanS et le numéro de téléphone 3114 ouvert sept jours sur sept et 24 h/ 24. 

« Les deux outils sont très complémentaires. C'est une façon de maintenir le lien avec ceux qui ont connu une tentative de suicide. Depuis octobre 2021, nous avons déjà reçu plus de 300 000 appels. Les répondants sont des professionnels. » De son côté, Peggy Wargnier, cadre socioéducative de Sénéos les résidences du Centre Somme, sur la dernière table ronde intitulée "Quand les usagers s'emparent de la prévention", a mis en lumière le café des aidants du Val de Somme. 

« Ouvert dix jours par an de septembre à juin, à Corbie, dans un bel endroit pour décompresser, les aidants viennent y parler de leurs problématiques d'aidants de personnes malades, âgées ou handicapées. Ils ont 1 h 30 pour se poser, parler des difficultés du quotidien, de l'usure, face à un travailleur social qui anime le café. C'est un espace de parole et de soutien. » Trois élèves de terminale du lycée Robert de Luzarches sont également venus présenter l'action de tutorat mise en place dans leur établissement. « Il s'agit d'un groupe d'aide pour les classes de secondes. On y traite de tout, prévention homophobie, harcèlement, anxiété, stress, peur, insécurité. C'est à nous d'aller vers nos secondes et savoir s'ils se sentent bien. En restant toujours en lien avec la direction de l'établissement. Les jeunes osent plus avec les jeunes », témoigne Alex, 18 ans. 

Durant toute cette journée, il aura aussi été question de dépistage de cancers, d'accompagnement des personnes qui ont des maladies chroniques, du dépistage langagier de 0 à 6 ans, de la Maison des ados ou encore de l'expérience Equip Addict en milieu rural pour soutenir les médecins généralistes isolés dans leurs pratiques sur la problématique des addictions. Autant de sujets au cœur d'un parcours de santé et de prévention qui est bel et bien l'affaire de tous.