Une jeune dirigeante à la tête d'une entreprise familiale
Après des études de commerce et cinq ans dans le textile international, Claire Brouet dirige aujourd’hui l’entreprise créée par ses parents en 1978. La reprise date de 2010 et il lui a fallu s’adapter à un monde plutôt masculin.
L’an dernier, la SAS Eric Brouet, installée à Catillon-sur-Sambre,
pas loin du Cateau-Cambrésis et de l’Aisne, a célébré les 40 ans de sa création
par Eric et Arlette Brouet. Aujourd’hui, c’est l’une de leurs deux filles,
Claire, 35 ans, qui dirige l’affaire. Depuis 2010 et avec l’appui parental.
Cette petite entreprise de sept personnes, spécialisée dans le négoce et la transformation de produits métallurgiques et du bâtiment, est une enseigne bien connue dans l’Avesnois. Ses clients sont des agriculteurs (à 60%), des artisans et petits entrepreneurs (à 30%) et des particuliers. Ses fournisseurs, eux, sont français et belges, de toutes tailles. «Depuis 40 ans, on se fournit, entre autres aciéries, chez Arcelor, précise la jeune dirigeante, et nous sommes connu de nombreux partenaires locaux.»
“Mes parents voulaient transmettre“
Avant de reprendre l’entreprise, Claire Brouet a travaillé pendant cinq ans dans le textile mondialisé, avec de fréquents déplacements en Asie. «J’étais salariée et je m’occupais des négociations entre des acheteurs, des centrales d’achats et des fabricants. Travailler à l’international, voyager, c’est ce que je voulais faire après l’Ecole supérieure de commerce d’Amiens. Pendant mes études, j’y avais pris goût en faisant des stages lointains.»
Alors, pourquoi revenir à ses racines avesnoises ? Elle sourit : «Je voyage toujours mais pendant mes congés.» Pour elle, en fait, il y a eu une conjonction d’événements. Du côté de son père, depuis 1885, on compte avec elle cinq générations dans la métallurgie. Et ses parents, qui ont aussi le sens du commerce, voulaient transmettre. Elle ajoute : «Mon poste d’avant a connu la crise du coton et ne m’offrait plus de perspectives d’évolution. J’ai eu aussi l’opportunité de le quitter dans de bonnes conditions… A Catillon, je me suis donné six mois pour me décider et, comme ça me plaisait, je me suis lancée.»
Une femme dans un monde d’hommes
Des difficultés, Claire Brouet a dû en surmonter. «Etre la ‘fille de son père’, jeune et femme, le tout dans un univers masculin et rural, ça demande de savoir s’adapter. Il faut se faire accepter et être crédible. Et puis, c’est une petite entreprise, à l’esprit familial. Le tutoiement est facile. Les échanges sont directs et simples.» Elle note aussi la gestion rigoureuse de ses parents qui lui ont confié une affaire saine.
Depuis 2010, la jeune dirigeante a créé un site Internet pour développer la visibilité de l’entreprise et lancé une page Facebook au nom d’Eric Brouet afin d’entretenir la convivialité. Elle a aussi embauché une assistante commerciale et un soudeur chauffeur livreur. Avec son compagnon, elle a également ouvert un «comptoir» à Cambrai. Précisons que l’activité de négoce se double d’une quincaillerie/outillage et d’un atelier de transformation (pliage, découpage, façonnage, perçage, soudage…) pour répondre aux demandes.