Une excellente année malgré la crise

«Nous pensions perdre entre 20 et 30% de chiffre d’affaires, après une année 2019 qui a été la meilleure de notre histoire avec un chiffre d’affaires de 150 M€, finalement nous devrions nous rapprocher des 160 M€… c’est inespéré et inattendu» se réjouit Jimmy Bils, président du Groupe Bils-Deroo. Une croissance qui se veut désormais plus verte avec un objectif : passer la barre des 200 M€ d’ici 2025. Entretien.

Jimmy Bils, président du Groupe Bils-Deroo.
Jimmy Bils, président du Groupe Bils-Deroo.

Groupe familial emblématique des Hauts-de-France, Bils-Deroo fêtera l’année prochaine son 110e anniversaire. Une histoire qui débute en 1911 lorsque de retour des Etats-Unis Gustave Bils, de son vrai nom Beyls devenu Bils par erreur, s’installe à Sin-le-Noble. Son fils Maurice et son épouse Germaine Deroo créent 16 ans plus tard la maison Bils-Deroo à Waziers, une activité d’épicerie et de vente de pommes de terre en gros au coeur de la cité de la fosse Notre-Dame.

La construction en 1978 du premier bâtiment de stockage pour Sotexo, devenu Faurecia, marque la naissance de l’activité logistique du Groupe Bils-Deroo.
La construction en 1978 du premier bâtiment de stockage pour Sotexo, devenu Faurecia, marque la naissance de l’activité logistique du Groupe Bils-Deroo.


La construction en 1978 du premier bâtiment de stockage pour Sotexo, devenu Faurecia, marque la naissance de l’activité logistique du Groupe Bils-Deroo.

800 000 m² de surfaces logistiques

L’année 1945 marque un tournant dans l’histoire de l’entreprise familiale avec l’achat du premier camion américain et le passage de l’ère hippomobile à l’ère automobile. C’est également l’année de naissance de Jacques Bils, qui quittera l’école quelques années plus tard, à 15 ans, pour travailler dans l’entreprise familiale et lui impulser une nouvelle dynamique. Progressivement l’activité pommes de terre décline au profit de la croissance exponentielle de l’activité transport et de la naissance de l’activité logistique en 1978 avec la construction du premier bâtiment de stockage pour Sotexo, devenu Faurecia. Les décennies suivantes voient le groupe renforcer son développement autour de projets ambitieux, comme la construction en 2013 d’un complexe logistique et transport à Sin-le-Noble (75 000 m2 d’entrepôt), d’une zone transport et d’un port sec de conteneurs maritimes, le tout sur 30 hectares.

Toujours présent dans les bureaux du siège de Sin-le-Noble, bâti en 2018, Jacques Bils a cédé la direction du groupe à son fils Jimmy. La 5e génération est également présente dans l’entreprise, dont le capital reste 100% familial et qui emploie à ce jour près de 1 600 collaborateurs. «Nous sommes le leader régional sur les marchés du transport et de la prestation logistique, qui représente 92% de notre chiffre d’affaires. Notre valeur ajoutée est de proposer à nos clients une logistique clef en main». En parallèle, le Groupe Bils-Deroo dispose d’un garage poids lourds, d’un centre de carrosserie pour remorques et semi-remorques, et d’un centre de contrôle technique pour poids lourds. Des sites qui lui offrent une autonomie, une réactivité et une maitrise des coûts quant à l’entretien et la réparation de sa flotte, 250 moteurs PL et 500 semi-remorques. «L’immobilier est également une grosse activité du groupe puisque nous exploitons 800 000 m² de surfaces logistiques sur 30 sites en France, dont 27 dans les Hauts-de-France», poursuit Jimmy Bils. «Nous sommes propriétaires des deux tiers, c’est une de nos forces car cela nous permet d’être réactifs face aux demandes de nos clients».

Symbole de sa volonté de réduire son empreinte carbone, le Groupe Bils-Deroo a récemment acquis un tracteur de cours électrique.
Symbole de sa volonté de réduire son empreinte carbone, le Groupe Bils-Deroo a récemment acquis un tracteur de cours électrique.


Symbole de sa volonté de réduire son empreinte carbone, le Groupe Bils-Deroo a récemment acquis un tracteur de cours électrique.

200 M€ de chiffre d’affaires d’ici 2025

Malgré la crise sanitaire, la croissance se poursuit pour le Groupe Bils-Deroo. «L’arrêt a été brutal, mais l’activité ne fait que progresser depuis le mois de mai. Nous pensions perdre entre 20 et 30% de chiffre d’affaires, après une année 2019 qui a été la meilleure de notre histoire avec un chiffre d’affaires de 150 M€, finalement nous devrions nous rapprocher des 160 M€… c’est inespéré et inattendu puisque le Covid induit des surcoûts. Les frais de nettoyage ont triplés, par exemple, mais la sécurité de nos collaborateurs est notre première priorité». Les objectifs fixés pour les prochaines années se veulent ainsi résolument ambitieux : 200 M€ de chiffres d’affaires, 2 200 salariés et un million de m² de surfaces logistiques d’ici 2025. «Le développement du groupe s’inscrit également en dehors des Hauts-de-France», ajoute Jimmy Bils, «mais pas n’importe comment et pour accompagner nos clients sur leurs projets, comme nous l’avons fait avec l’ouverture d’un site au Mans et en région parisienne»

L’avenir se veut donc serein, «il devrait avoir des opportunités de croissance en 2021» confie d’ailleurs Jimmy Bils, et marque le déploiement d’une politique environnementale propice à la réduction de l’empreinte carbone du groupe. «Bils-Deroo doit devenir plus vert que vert !» assure-t-il, en référence aux couleurs du groupe. «Le parc de véhicules passera progressivement au gaz et à l’électricité, tandis que les premiers poids lourds alimentés par un carburant végétal issu du colza devraient être livrés prochainement. Nous souhaitons également développer le transport ferroviaire et fluvial». Et de conclure : «Le Groupe Bils-Deroo doit rester une entreprise familiale, ce qui signifie écouter les collaborateurs et les élus de l’entreprise, et s’inscrire dans la durée avec nos clients par une proximité et une satisfaction permanente comme avec Renault et Décathlon, clients historiques depuis respectivement 50 et 30 ans». A suivre…