Une diversification qui a permis de résister
Aujourd’hui, tout ce qui constitue le groupe Plumecocq est regroupé dans l’ancien hôtel Terminus, à côté de la gare de Valenciennes. Où le nom Soyez trône toujours sur le grand immeuble de l’avenue du Sénateur-Girard aux belles vitrines art nouveau… Aurélien Plumecocq explique que lorsqu’il s’est entendu en 2002 avec Guy Soyez – le créateur de l’agence en 1972 −, il a vite compris le parti qu’il pouvait tirer de cette reprise. «La notoriété de l’agence était excellente, et Guy Soyez, très courtisé, à l’époque. Entre nous, le contact a été bon et on a fait affaire. J’avais tout de suite vu le potentiel de cette ‘vieille dame endormie’.»
Il y a un peu plus de dix ans, le jeune patron n’avait que 19 ans et juste un bac en poche. En évoquant ainsi les débuts du groupe qui porte son nom, il se reconnaît une «âme de vendeur» et un sens certain des affaires. «Au moment de la cession du fonds de commerce, en avril 2002, nous étions trois. L’effectif est monté jusqu’à vingt personnes vers 2008/2009. Aujourd’hui, nous sommes quinze, plus moi.»
L’an dernier, l’agence Soyez a donc fêté ses 40 ans et le jeune dirigeant ses 30 ans. Quant au groupe Plumecocq, il compte aujourd’hui une bonne vingtaine de sociétés (dont de nombreuses SCI) qui ont, semble-t-il, bien aidé la «vieille dame» à traverser la crise.
Dix ans de diversification. Le jeune patron, très satisfait de «l’ambiance familiale» qui règne dans sa société, explique qu’il a tenu à conserver l’activité traditionnelle d’achat, vente et location sur laquelle était assise la notoriété de l’agence dans l’ensemble du Hainaut. Mais il décrit très vite la stratégie qu’il a mise en œuvre. Une stratégie qu’il résume ainsi : «Il fallait éviter la mono-activité, le mono-produit.» D’où la création progressive de différentes sociétés qui lui permettent de toucher à tous les domaines de l’immobilier : les transactions toujours, mais aussi le financement, la gestion, le conseil en investissement, la promotion/commercialisation, l’aménagement foncier comme la création de lotissements, le rachat avec location sur le long terme… Aussi bien les particuliers que les professionnels.
Il cite un chiffre qui donne une idée de l’ampleur de ses affaires : «On gère environ 600 lots, des bureaux, des logements, des commerces, pour le compte de clients propriétaires.»
Aurélien Plumecocq fait ce constat : « On s’est développés dans tous les métiers de l’immobilier. Parce qu’il s’agissait bien sûr de répondre aux attentes de nos clients et de leur proposer une palette de services. Mais il faut reconnaître que cela nous a permis de mieux résister à cette crise qui a commencé en 2008. Aujourd’hui encore, le marché du particulier reste très tendu.»
Particuliers et professionnels. Aurélien Plumecocq précise qu’en dix ans, une seule activité a été arrêtée : celle de syndic (gestion de copropriétés), la dernière créée. Pour les autres, tout continue, en particulier l’immobilier commercial dont il s’occupe personnellement. «Dans ce domaine, on intervient bien au-delà du Hainaut, on s’étend à toute la région Nord-Pas-de-Calais, on va même vers le sud-est et l’est.»
Dans l’immobilier commercial, de bureaux ou industriel, Aurélien Plumecocq dénombre quelques «grands comptes» et «belles enseignes» et se montre fier d’avoir accompagné des opérations immobilières, à Lille ou Valenciennes, qui ne sont pas passées inaperçues… L’accompagnement des grands comptes et institutionnels figure tout naturellement dans ses objectifs 2013 mais pas seulement.
Des projets. Cette année, le jeune patron − qui préfère parler de l’avenir plutôt que du passé – fait comprendre, en effet, qu’il ne veut rien négliger. Il cite la préservation du leadership dans les transactions et l’administration de biens ; le développement de l’activité de foncière d’investissement («ce sont des propriétaires qui vendent parce qu’ils ont besoin de liquidités mais qui restent locataires») ; la préservation de «l’ambiance familiale» qui, dit-il, règne dans son équipe ; la notoriété auprès des particuliers («on n’a pas besoin de faire de démarchage»).
Parmi ses préoccupations : la fin de la loi Scellier en 2012 et le démarrage du dispositif Duflot. En attendant d’en connaître les effets, il dit déplorer une forte évasion de clients potentiels vers l’étranger, là où la politique fiscale est plus favorable. «Ce sont des compétences et capitaux qui s’en vont», regrette-t-il…