Une conserverie et une légumerie devraient sortir de terre pour 2020

Développer les circuits courts et faciliter l’approvisionnement des professionnels en produits frais est l’objectif poursuivi par La Patate. Ce groupe de réflexion béthunois travaille à la concrétisation d’une légumerie et d’une conserverie. Déjà 35 producteurs répertoriés sur l’agglomération de Béthune-Bruay sont intéressés.

So’ et son équipe travaillent activement à la création d’une légumerie et d’une conserverie.
So’ et son équipe travaillent activement à la création d’une légumerie et d’une conserverie.

Deux heures trente, c’est le temps que So’, gérante du restaurant Sojun, passe quotidiennement à s’approvisionner, nettoyer, éplucher et découper les légumes et fruits préparés dans son établissement. «Je travaille des produits très frais et je me fournis chez les producteurs locaux. Par conséquent, la logistique et le traitement des matières premières sont des étapes chronophages et lourdes à supporter pour une entreprise de petite taille», précise So’. Cette dernière réfléchissait depuis quelque temps sur la manière d’optimiser ces opérations. De fil en aiguille, un réseau s’est formé sous l’appellation La Patate. Ils se définissent comme un groupe d’agitateurs d’idées. La Patate réunit des restaurateurs, des producteurs, des consommateurs… Tous partagent des valeurs et sont soucieux de respecter la planète en réduisant leurs déchets et en évitant le gaspillage. Ils souhaitent aussi assurer la promotion des produits du terroir de qualité et souligner l’importance de consommer local. Les discussions ont abouti sur le projet de créer une légumerie, mais également une conserverie. «L’initiative a été officialisée en décembre dernier. Nous avons engagé une étude de faisabilité qui se terminera en septembre. Nous observons ce qui se fait ailleurs et nous réfléchissons sur le modèle économique. Nous voulons que le projet soit pérenne et que sa viabilité ne repose pas sur des subventions», insiste SO’.   

«Nous voulons que le projet soit pérenne et que sa viabilité ne repose pas sur des subventions»

Développer un concept vertueux par l’économie circulaire

La légumerie et la conserverie revêtiront une dimension sociale forte, avec sans doute une part d’insertion. Pas-de-Calais actif suit l’initiative via le FIDESS. La communauté d’agglomération de Béthune-Bruay Artois-Lys romane et la ville de Béthune portent aussi un regard attentif sur La Patate. Déjà 35 producteurs recensés sur les 100 communes de l’agglomération ont exprimé leur intérêt pour ce projet fédérateur qui met en avant les circuits courts. Une grande diversité de fruits et légumes sont affichés. «Ils font la fierté de notre terroir. Du cresson, des échalotes, des endives, des pommes… On compte même des kiwis et melons qui poussent localement. L’objectif est de valoriser les talents locaux et de leur proposer des débouchés pour qu’ils soient rétribués à leur juste valeur. On veut aller plus loin dans la logique de l’économie circulaire, notamment dans le choix de bocaux», précise So’. La légumerie et la conserverie cibleront les restaurateurs, les métiers de bouche dans leur ensemble, les associations de type AMAP, les gestionnaires de restaurants collectifs, le consommateur lambda et même la grande distribution. La concrétisation du projet pourrait intervenir courant 2020 et l’investissement devrait avoisiner les 8 millions d’euros.