Une bière de printemps «Arras 1394, bière originelle»

Frédéric Leturque explique le contexte. «Depuis une dizaine d’années, le Grand Arras renoue son histoire avec la bière. De nouvelles brasseries artisanales sont apparues, les bars à bière et les magasins spécialisés se sont multipliés, des restaurants lui accordent une place de choix dans leur carte. On peut s’initier à la zythologie (biérologie) et même prendre des cours de brassage. Ce nouvel élan a ranimé la flamme d’un riche passé encore présent dans notre patrimoine. Les places d’Arras sont reconnues comme l’un des endroits les plus agréables pour prendre un verre ou déjeuner en terrasse. Notre ambition est que ces moments de convivialité soient aussi l’occasion de découvrir la bière comme un produit de qualité, reflet d’un terroir et du caractère des brasseurs qui les créent. De la production des matières premières au service dans le verre, c’est toute une filière que la CUA veut soutenir et développer.»

Toute une histoire

Arras et la bière ont une histoire commune vieille de plusieurs siècles. La bière y est fabriquée et consommée dès le Moyen Âge. La plus importante brasserie était celle de l’abbaye Saint-Vaast, les moines exerçant le droit de gambage permettant de fixer le prix de la bière et d’autoriser les ouvertures de brasseries.

De nombreuses archives médiévales en témoignent. Le texte le plus ancien conservé aux archives municipales de la ville date de 1394. Cet écrit législatif organise le métier de brasseur et réglemente la fabrication de la «Goudale», en y précisant sa composition («de l'eau et du bon grain») ou encore les jours où elle doit être brassée.

L’Artois, grenier à grains du royaume de France, a toujours été réputé pour ses cultures de céréales au cœur de la fabrication de la bière. Le marché aux grains a rythmé la vie de la Grand-Place d’Arras du X^e siècle au début du XX^e. Plus proche de nous, on compte encore 18 brasseries à Arras en 1888, les hautes cheminées des malteries marquent alors les paysages du Pays d’Artois. Depuis plusieurs années, le territoire renoue avec ce passé. Brasseries, festivals, lieux de dégustation et visites zythologiques se multiplient, affirmant la position centrale du territoire sur la thématique brassicole.

Une cuvée 2022

Pour ce lancement, c’est Mathieu Glorian, de la Brasserie paysanne de l’Artois à Gavrelle, qui a créé la cuvée. Il a proposé une bière assez peu typée dans le sens positif : agréable pour le plus grand monde, une bière de tous les palais.

Pour ce faire, il a choisi une levure de type «saison» qui apporte beaucoup d’arômes à la bière, son goût particulier restant longuement en bouche. Côté houblon, il y a deux catégories : les amérisants et les aromatiques. Mathieu est resté dans la région pour trouver le premier mais pour le second, il a sélectionné un houblon d’Alsace. Cette première cuvée, produite en édition limitée (500 bouteilles numérotées), sera mise en vente à la boutique de l’Office de tourisme Arras Pays d’Artois. Comme le précise Nicolas Desfachelle, président d'Arras Pays d'Artois tourisme, «à côté de l’événement étendard, le Beer Potes Festival, Arras Pays d’Artois tourisme lancera chaque année au printemps 500 bouteilles millésimées 'Arras 1394 bière originelle' avec un brasseur différent du territoire».