Une année en pointe à Dunkerque

ArcelorMittal a rendu public son rapport annuel le 13 février dernier et annoncé un gain opérationnel pour les quatre trimestres de 2014. Selon le rapport officiel, il semblerait que l’entreprise ait tiré profit des mesures d’optimisation des coûts, de la baisse des coûts de production et de meilleures marges sous l’effet de l’amélioration des conditions du marché de l’acier et du renforcement de l’accent mis sur les nouveaux produits et les produits spécialisés.

Stagnation de la demande mais baisse de la dette nette. En 2014, ArcelorMittal Atlantique, qui est réparti sur quatre sites (Dunkerque, Mardyck, Montataire et Desvres), a produit 6,6 millions de tonnes d’acier brut, atteignant ainsi sa capacité maximale annuelle en termes de production. La multinationale affiche également une hausse de 3% des volumes d’acier due à un accroissement de la demande, ainsi qu’à une augmentation des marges sur l’acier qui résulte en partie de l’optimisation des coûts et de la restructuration mise en place pour sa filière Europe, mais surtout à une baisse de la dette nette à 15,8 milliards de dollars au 31 décembre 2014. ArcelorMittal Europe révèle également dans son rapport que les expéditions d’acier se sont montées à 9,6 millions de tonnes au dernier trimestre de l’année 2014, soit une baisse de 2,2% par rapport au trimestre précédent. Cette baisse serait consécutive à des problèmes opérationnels sur plusieurs sites, mais serait également due à la baisse des exportations au cours du trimestre. Conséquence de ce recul des exportations : le chiffre d’affaires d’ArcelorMittal Europe a reculé de 1,3% à 7,2 milliards d’euros au cours du dernier trimestre 2014. Il était en effet de 7,3 milliards d’euros au troisième trimestre. Le rapport confirme que le niveau de la demande en Europe stagne malgré une légère amélioration en 2014. ArcelorMittal indique que la capacité de production européenne dépasse la demande européenne de plus de 30%. Ce fut du moins le cas en 2013 où la demande a été inférieure à 30% par rapport à 2007, année qui serait considérée comme ayant été un pic dans le secteur de l’industrie. L’équilibre entre production et demande ne semble donc pas être pour demain selon cette étude, même si Arcelor reste optimiste pour 2015.

Mise à niveau des sites et embauches en prévision. Malgré les conditions économiques difficiles, ArcelorMittal a continué à embaucher et a créé 700 emplois au cours de l’année 2014 en France. Une vague d’embauches qui devrait se poursuivre en 2015. La transformation du site de Florange, qui appartient comme Dunkerque à la division ArcelorMittal Atlantique et Lorraine, en un centre d’excellence dédié à la production d’acier de haute qualité explique en partie ces embauches, mais pas uniquement. Le site de Dunkerque, plus exactement ses aires de stockage, va également subir des transformations, ou plus précisément une restauration, afin de se conformer aux exigences des autorités publiques et alimenter le site de Florange comme il se doit. Ces rénovations à dimension environnementale comprennent le traitement des décharges de scories sur les sites dunkerquois et de Florange, ainsi que l’enlèvement et l’élimination de matériaux contenant de l’amiante sur les sites de Dunkerque et Mardyck. Au-delà de ce programme d’optimisation des coûts et de remise à niveau des sites, Arcelor compte sur une légère reprise cette année. «Pour 2015, nous prévoyons une croissance de la demande d’acier de 1,5 à 2,5% pour l’Europe», a ainsi déclaré Aditya Mittal, directeur général d’ArcelorMittal Europe, avec des demandes émanant du secteur automobile mais aussi du bâtiment.