Une aide régionale votée pour soutenir la pêche

La Région continue de venir en aide aux entreprises du secteur halieutique des Hauts-de-France, pénalisées par le Brexit. Elle a voté en séance plénière du 20 juillet un fonds d’urgence de 500 000 € afin de faciliter l’acheminement des marchandises vers Boulogne-sur-Mer.

Le Brexit engendre une baisse d'activité à la criée de Boulogne. (© Aletheia Press / Morgan Railane)
Le Brexit engendre une baisse d'activité à la criée de Boulogne. (© Aletheia Press / Morgan Railane)

500 000 euros supplémentaires. Le conseil régional des Hauts-de-France a voté, le 20 juillet en séance plénière, le déblocage d'une aide d'urgence pour la filière pêche. En effet, le secteur n'a pas fini de subir l'onde de choc du Brexit. Après les pêcheurs eux-mêmes, c'est aujourd'hui la criée de Boulogne-sur-Mer qui est affectée par ricochets.

Au-delà de la problématique de l’attribution des licences de pêche, la baisse de la ressource (les eaux britanniques forment 60% de la pêche de la filière opalienne) pénalise l’apport sur la criée et l’activité des entreprises de transformation. Pire, le Royaume-Uni a décidé de fermer les contrôles douaniers du port de Peterhead en Ecosse. C'est là où débarquaient habituellement les hauturiers, pour ensuite acheminer le produit de leur pêche à Boulogne-sur-Mer. Désormais donc, les armements sont contraints de débarquer et de vendre leur production dans d’autres criées, au Danemark, en Irlande ou aux Pays-Bas, au détriment de celle de Boulogne-sur-Mer.

Des emplois menacés

Le risque de perte de compétitivité est important, et la situation pourrait conduire à des arrêts d'activité dans la filière... Une situation qui inquiète jusque dans l'hémicycle régional, où l'on sait que sur les 6 500 emplois directs générés par la pêche, plus de 5 000 concernent directement le secteur de la transformation. «Un emploi en mer, ce sont quatre emplois à terre», rappelle Stéphane Pinto, le vice-président du Comité régional des pêches.

«La zone de Capécure à Boulogne-sur-Mer est la première place de transformation de produits halieutiques en France et en Europe. Elle revêt une importance stratégique pour la Région Hauts-de-France», a déclaré Marie-Sophie Lesne, vice-présidente de la Région en charge de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la pPêche.

En attendant la réserve d'ajustement

Voilà pourquoi, dans l’attente des fonds de la réserve d’ajustement Brexit, la Région a rouvert le porte-monnaie et met en place un fonds d’urgence spécial doté de 500 000 euros pour l’année 2021. Via ce fonds, la Région prendra en charge les surcoûts d’acheminement (à hauteur de 80%, plafonné à 120 000 euros par entreprise) subis par les entreprises de pêche. Le différentiel des coûts sera analysé pour des volumes comparables entre 2019 et 2021.

Parallèlement, un plan régional d’actions à cinq ans doit être élaboré avec les professionnels de la filière halieutique. Il doit les amener à faire évoluer leurs pratiques de commercialisation des produits (digitalisation, centralisation des apports, traçabilité), et à valoriser certaines activités (conserveries, congélation)... Objectif : apporter plus de résilience à la pêche en Hauts-de-France.