Un virus peut en cacher un autre...
Attention, tempête virale en cours ! Si la Covid-19 et l’aujourd’hui bien connu variant Delta tiennent le haut du pavé de l’information en la matière, une autre pandémie, non pas mortelle, mais tout aussi nuisible se répand à vitesse grand V depuis déjà plusieurs années : celle des cyberattaques.
Dernier acte en date dans l’actus chaude du moment : l’utilisation du logiciel Pegasus pour espionner plusieurs personnalités politiques et médiatiques via leurs téléphones portables. La maîtrise du digital dans toute sa splendeur utilisée à des fins néfastes et crapuleuses. À côté des remous diplomatiques et géopolitiques engendrés par ce que bon nombre de commentateurs appellent le «projet Pegasus», cette affaire n’est qu’une des illustrations révélées de ce diktat incessant de la technologie numérique au point même de ne plus pouvoir la maîtriser. La prochaine pandémie sera-t-elle numérique ? L’interrogation est brandie comme un étendard, un tantinet anxiogène, par bon nombre de professionnels du secteur (leur permettant ainsi de vendre leurs solutions, genre vaccin à forte dose d’algorithmes). Depuis le début de la crise sanitaire, le nombre de cyberattaques se traduit par une courbe ascendante étant loin d’avoir atteint son point culminant. L’augmentation inédite des usages numériques depuis un an et demi, liés notamment aux différents confinements et des nouvelles façons de travailler (principalement à distance via la généralisation du télétravail), s’est tout simplement traduite par un effet d’aubaine pour l’écosystème des cybercriminels. Hameçonnage, piratage de compte en ligne, arnaques aux faux supports techniques en passant par les aujourd’hui bien connus rançongiciels (ransomware), le nombre d’attaques a été tout simplement démultiplié aussi bien chez les particuliers et tout autant au sein des entreprises. La sensibilisation aux cyberrisques au sein de l’écosystème entrepreneurial fait son chemin mais la prise de conscience demeure tout de même très minime même si les choses apparaissent évoluées d’une façon positive. Sanitaire ou cyber, ces crises sont toutes les deux systémiques et, à ce titre, peuvent afficher bon nombre de similitudes. Le seul mot d’ordre pour réellement y faire face : la résilience. Et là, ce n’est pas gagné...