Contrat social ! C’était le thème du forum Economic Ideas, organisé à Nancy la semaine dernière. Force est de constater qu’il est loin d’être signé. Près de 800 chefs d’entreprise se sont pressés à l’Hôtel de ville, à l’Opéra et au Musée des Beaux-Arts pour participer à des ateliers de prospective où l’entreprise et l’entrepreneur avec un grand E étaient à l’honneur. La planète entrepreneuriale ne semble plus tourner rond plombée par un État jugé trop interventionniste, trop dogmatique, bloquant l’esprit d’entreprise. Dans la cohorte de personnalités invitées, l’ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine ou encore la prix Nobel de la Paix Shirin Ebadi. Du lourd, du très lourd pour un forum à destination des patrons et dirigeants de PME. Des patrons de PME et TPE perdus, incompris, notamment par les collectifs et associations contestataires présents sur la Place Stanislas pour les accueillir arborant des banderoles : «Stop aux patrons rapaces». Dur à digérer, même si la grogne est légitime, car les entrepreneurs régionaux participants et que nous suivons chaque semaine dans nos colonnes sont loin d’être, dans leur grande majorité, ces rapaces, ces financiers du CAC 40. Ils sont juste des chefs d’entreprise tenant aujourd’hui leur société à bout de bras et tentant de ne pas détruire d’emplois locaux. Les assimiler à ces patrons voyous, toxiques, adeptes de la rentabilité à outrance, est un raccourci trop facile. Un raccourci pourtant pris et qui creuse encore un peu plus le fossé entre deux mondes qui ne devraient en faire qu’un. C’est possible, si chacun fait un pas vers l’autre tout en oubliant les étiquettes et en rangeant les banderoles.