Un démonstrateur Power-to-Gas installé dans le Dunkerquois

Engie, la communauté urbaine de Dunkerque et l’ADEME ont inauguré mi-juin le premier démonstrateur Power-to-Gas de France à Cappelle-la-Grande. Celui-ci permet d’injecter jusqu’à 20% d’hydrogène issu de l’électricité verte dans le gaz de ville, pour fournir une centaine de logements et un centre de soins.

Le démonstrateur Power-to-Gas a été installé dans des conteneurs à quelques centaines de mètres des logements et du centre de soins.
Le démonstrateur Power-to-Gas a été installé dans des conteneurs à quelques centaines de mètres des logements et du centre de soins.

La connexion entre le démonstrateur Power-to-Gas, une centaine de logements situés dans un quartier tout neuf de Cappelle-la-Grande et la chaufferie d’un centre de soins en psychiatrie voisin s’est faite le 11 juin. Quant à la facture énergétique, les principaux partenaires du projet pour le moment unique en France (la communauté urbaine de Dunkerque, Engie et l’ADEME) se sont engagés à ce qu’elle soit au pire du même montant qu’auparavant et au mieux moins élevée. Grâce au démonstrateur Power-to-Gas installé dans un assemblage de conteneurs, jusqu’à 20% d’hydrogène issue de l’électricité verte (éolienne ou solaire) pourront désormais être injectés dans le gaz de ville qui alimente les logements et le centre de soins. «Le Power-to-Gas apporte la solution à ce qui demeure le problème numéro un de l’électricité issue des énergies renouvelables : on ne peut pas la stocker, elle est donc perdue si elle n’est pas consommée tout de suite. Mais convertie par électrolyse en hydrogène, elle peut être stockée puis transportée dans les réseaux de gaz naturel, comme on le voit aujourd’hui avec notre démonstrateur», explique-t-on à la communauté urbaine de Dunkerque.

Un projet au stade expérimental 

L’originalité du projet dunkerquois, qui répond au nom de «GRHYD*» et pour lequel les partenaires ont investi une quinzaine de millions d’euros, tient aussi dans la part d’hydrogène injectée : 6% aujourd’hui, 10% à partir de septembre et 20% à partir de janvier 2019, soit un taux qui n’a encore jamais été atteint en France. Encore au stade d’expérimentation, GRHYD a pour ambition d’être étendu à d’autres communes du territoire dans les années 2020 s’il s’avère concluant. GRHYD est également constitué d’un volet mobilité avec un projet d’utilisation d’un carburant composé à 20% d’hydrogène et à 80% de gaz pour les bus urbains circulant sur le territoire de la Communauté urbaine. L’intérêt premier de ce carburant est de réduire dans des proportions notables la pollution. Après une expérimentation réussie en 2010, la mise en pratique se heurte pourtant à la réglementation. Toutefois, la CUD espère pouvoir faire bouger les lignes et faire circuler à court terme une trentaine de ses bus avec ce carburant.

*Gestion des réseaux par l’injection d’hydrogène pour décarboner les énergies.