Un chalutier étaplois testeune motorisation hybride

Préfiguration d’une indispensable fondation dédiée à l’émergence de solutions d’avenir de la filière halieutique, l’association France pêche durable et responsable, présidée par l’Etaplois Jacques Bigot (vice-président de la section pêche à la Fédération européenne des transports), a pris la tête de file du partenariat européen Fish 2 Energy & Ecology noué avec des Belges et des Britanniques. L’objectif est de tester, à bord de chalutiers maintenus en situation réelle d’exploitation, des technologies de propulsion économes et moins impactantes.

Economie d’énergie : c’est le maître mot pour l’avenir ! La consommation de carburant fossile doit être rationalisée. Plus question, désormais, de gaspiller. Le 6 juillet 2011, le Premier ministre François Fillon a signé un arrêté approuvant le cahier des charges “Navires du futur”, rendant ainsi public l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) lancé par son ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Pêche. France pêche durable était dans les starting-blocks. Le programme 2011-2013 qu’elle a mis au point débute par l’hybridation thermique électrique complète du chalutier étaplois Frégate III et son exploitation comme navire démonstrateur. Il s’agit d’un navire récent (quatre ans) commandé par un jeune patron, Thierry Leprêtre, ancien président du Comité régional des pêches Nord-Pas-de-Calais. Long de 22,50 m, ce chalutier est géré, au sein de la flotte de la Coopérative maritime étaploise, par l’armement Acanor qui a construit 36 bateaux neufs en 30 ans. L’hybridation thermique électrique est une technique déjà bien connue dans l’industrie automobile : elle procure des gains appréciables en rendements, performances, économies et impacts sur l’environnement. Dans le domaine de la pêche, elle doit permettre une meilleure manoeuvrabilité du chalut, rendu moins énergivore par la suppression du safran, mais aussi une efficacité accrue et, promet-on, un plus grand confort de l’équipage au travail comme au repos.

Un investissement de 4 M€. Pragmatique, le programme se fera par paliers successifs : propulsion électrique, puis production d’électricité par un mélange gaz hydrogène, et, enfin, adjonction d’une pile à combustible. Au total, la transformation du navire, l’assistance technique et la compensation des risques coûteront environ 4 M€. L’expérimentation vise un objectif d’économie de 35% des coûts de carburant et de 80% des émissions de gaz à effet de serre. Pour sa part, Ifremer a validé le programme énergétique du projet qui sera complété par une expérience d’engins dormants alternatifs au chalut, comme les nasses à poissons.