Un canot de sauvetage pour Gravelines et 21 vedettes pour la Marine nationale

Les commandes s'enchaînent pour le nouveau site étaplois de la Socarenam qui redonne vie aux anciennes Forges Caloin. Après deux vedettes (la Vigilante et la Dévouée) livrées au terminal méthanier de Dunkerque il y a un an, le chantier dirigé par Thomas Buffier a terminé la première vedette de liaison commandée par la Marine nationale et entamé la construction d'une première vedette de sauvetage pour la Société nationale de secours en mer.

Un canot de sauvetage pour Gravelines et 21 vedettes pour la Marine nationale

 

D.R. 

La première vedette de liaison construite pour la Direction générale de l’armement va rejoindre le port militaire de Brest où elle sera testée par le personnel afin de valider le prototype et lancer la série à la fin du premier trimestre 2016. Mise à l’eau à Boulogne-sur-Mer en octobre, elle a subi en novembre des tests complets à quai, puis des essais en conditions opérationnelles en mer. Les deux moteurs IVECO de 330 chevaux montés en V-drive ont permis à cette VLi dénommée Naïade d’atteindre la vitesse de 18 nœuds au chargement maximum.

Conçue par l’agence Pierre Delion/Architecture navale, l’embarcation est prévue pour assurer des liaisons dans les ports militaires et leurs rades fermées, en Métropole ou outre-mer. Les transits dureront entre quinze et soixante minutes durant lesquelles les 36 passagers séjourneront assis dans une cabine montée sur des patins d’amortissement en élastomère de façon à réduire le niveau de bruit et de vibration. Les transferts des passagers vers un ponton ou un autre navire se feront sur les côtés de la timonerie ou à l’avant. La bonne visibilité de l’équipage pendant les phases d’approche et d’embarquement/débarquement a donc été soignée, tout comme la sécurisation du cheminement des passagers (avec prises de mains et éclairages). Les deux réservoirs de mille litres chacun, situés sous la cabine passagers, assureront une autonomie de 20 heures en vitesse de croisière.

Longue de 15,6 mètres et large de 4,5 mètres, la coque a été construite en aluminium. La timonerie a été construite en parallèle, puis montée sur le pont après avoir été complètement équipée. La cabine passagers est, quant à elle, un assemblage de deux pièces composites infusées et construites par Plastima composites, près de Laval. Le marché, remporté fin 2014 dans le cadre d’un appel d’offres de la DGA, porte sur la réalisation de 20 autres vedettes échelonnée de 2016 à 2018. Le Premier ministre Manuel Valls est monté à bord de la Naïade, le 22 octobre, à l’occasion du CIMER qui s’est déroulé à Boulogne.

Une vedette pour les sauveteurs de Gravelines. Outre les vedettes de liaison pour la Marine, le site Socarenam d’Etaples a entrepris la construction de la vedette de sauvetage destinée à la station SNSM de Gravelines. La conception de ce canot en aluminium a été assurée par l’agence Archi-Delion (Nantes). Longue de 11,40 mètres pour une largeur de 3,80 mètres, la vedette sera dotée d’une propulsion Z-drive avec deux moteurs de 300 chevaux lui permettant d’atteindre facilement les 30 nœuds à pleine charge et par mer calme, d’un grand radeau de survie, d’une potence de levage (150 kg) et de deux plages arrière dégagées avec une échelle démontable. Ses deux réservoirs de 350 litres chacun lui assureront une autonomie supérieure à 10 heures en régime économique, jusqu’à 5 à pleine vitesse.

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La timonerie pourra accueillir les quatre membres d’équipage et, le cas échéant, jusqu’à six naufragés. Elle a la particularité de disposer d’une porte d’entrée avec un clair de passage de 90 centimètres qui permettra aussi bien la manutention d’un brancard lors d’un transport sanitaire que celle d’une civière lors d’une opération de sauvetage.

Ce prototype sera mis à l’eau au premier semestre 2016. La décision d’une éventuelle série ne sera envisagée qu’après l’analyse, par un groupe d’expérimentateurs, des essais en mer. Le chantier étaplois a été également retenu pour la construction d’une vedette destinée à l’entraînement des sapeurs-pompiers de Boulogne. L’activité va donc être soutenue en 2016. “Il faudra monter en régime en terme d’embauches“, assure Thomas Buffier qui recherche notamment des chaudronniers.