Un «écosystème» dédié à l’image et à la création numérique

Le 9 avril, cette serre, initiée par la CCI Grand-Hainaut, va être inaugurée. Depuis peu, elle accueille étudiants, entrepreneurs, chercheurs… Elle constitue la première pièce du futur parc des Rives-Créatives-de-l’Escaut.

Des coursives, des hauteurs sous plafond, des baies vitrées. On se trouve dans un écrin destiné à l'univers high-tech…
Des coursives, des hauteurs sous plafond, des baies vitrées. On se trouve dans un écrin destiné à l'univers high-tech…
Mi-mars, les abords étaient en cours de finition. Mais à l'intérieur, les espaces étaient fonctionnels depuis la fin de l'année dernière. Les équipements technologiques seront tous en place pour l'été, en principe.

Mi-mars, les abords étaient en cours de finition. Mais à l'intérieur, les espaces étaient fonctionnels depuis la fin de l'année dernière. Les équipements technologiques seront tous en place pour l'été, en principe.

De l’avis de Randolph Séguy, directeur général de la chambre de commerce et d’industrie Grand-Hainaut (basée à Valenciennes), cette Serre numérique, entièrement dédiée à l’image et à la création numérique, sera la seule du genre en France. Les invités à l’inauguration pourront la découvrir de l’intérieur, le jeudi 9 avril à 16h. Ces lieux aux lignes futuristes ont été ouverts le 5 janvier aux étudiants des trois écoles supérieures consulaires (voir encadré) et, dès la fin décembre, aux premières entreprises.

Serre numérique, c’est le nom du site mais aussi celui du programme de développement auquel est attachée une équipe de dix personnes. En principe, pour l’été prochain, toutes les composantes de la serre, telles qu’elles sont présentées dans les abondants documents de communication, seront opérationnelles. L’inauguration permettra aux visiteurs de se familiariser avec ces espaces organisés sur trois niveaux, tout en béton et surfaces vitrées, avec coursives et hauteurs sous plafond.

Ecosystème. Le projet de la CCI Grand-Hainaut vise à concentrer dans un même espace entreprises, membres de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, des équipements et outils… Il mise sur l’émulation que devraient provoquer la coopération et les échanges entre dirigeants, enseignants, chercheurs, étudiants, artistes, porteurs de projet. D’où ces expressions d’«écosystème» ou de «fertilisation croisée». La Serre se développe sur 17 000 m2 construits sur deux hectares.

La CCI rappelle, dans sa communication, que le Valenciennois a été «reconnu et labellisé depuis 2008 au titre du pôle d’excellence régional Pictanovo».

Des coursives, des hauteurs sous plafond, des baies vitrées. On se trouve dans un écrin destiné à l'univers high-tech…

Des coursives, des hauteurs sous plafond, des baies vitrées. On se trouve dans un écrin destiné à l'univers high-tech…

40 millions. Les travaux de construction de la Serre avaient débuté en juin 2012. L’investissement global est annoncé à environ 40 millions d’euros, avec des cofinancements de l’Europe via le FEDER (20%), de l’Etat, de la Région, du Département… La CCI Grand-Hainaut, maître d’ouvrage et gestionnaire, a apporté 60% du financement. Valenciennes Métropole est également partenaire financier, notamment en tant qu’aménageur du parc des Rives-Créatives-de-l’Escaut.

 26 hectares. La Serre numérique a été édifiée en bordure du canal de l’Escaut, sur le territoire d’Anzin, en limite de Valenciennes. Elle représente la première pièce opérationnelle du futur parc des Rives-Créatives-de-l’Escaut, prévu sur 26 hectares, et s’en veut le «navire amiral». Elle en donne déjà le ton high-tech. Rappelons que le parc sera aménagé sur une friche industrielle de Vallourec d’où émerge un château d’eau qui doit être conservé. La communauté d’agglomération Valenciennes Métropole entend créer là un nouveau quartier, un écoquartier même, où seront installés des hôtels d’entreprises, des commerces, des logements (on parle de 600 pour étudiants notamment), un centre d’expositions et de congrès (de 15 000 m2), un data center de 1 700 m2 (un lieu conçu pour le traitement, le stockage, la transmission de données informatiques). Et 100 000 m2 de bâtiments sont annoncés sur le site qui sera branché sur le réseau de tramways.

ZFU. Détail qui a son importance : la Serre numérique et le parc espèrent bien attirer et retenir toutes sortes d’implantations grâce à des tarifs attractifs en location ou en acquisition, et aussi à l’effet zone franche urbaine. La ZFU permet en effet aux entreprises de bénéficier d’allègements fiscaux sur les charges salariales… Dans les objectifs : la création de 2 000 emplois qualifiés dans les dix ans. Pour ce projet, on parle de «cluster du numérique» et de l’intention de développer le tourisme d’affaires.

De quoi se compose la Serre ?

Un des lieux dédiés à la recherche et développement. Ici, on évalue les dispositifs d’interaction des jeux, leur ergonomie, leurs côtés ludiques et fonctionnels.

Un des lieux dédiés à la recherche et développement. Ici, on évalue les dispositifs d’interaction des jeux, leur ergonomie, leurs côtés ludiques et fonctionnels.

Les trois écoles supérieures. La Serre a permis de regrouper sur un seul campus les trois écoles consulaires réunies maintenant dans l’entité Rubika : Supinfogame (jeux vidéo), Supinfocom (animation 2D et 3D, serious games…) et l’Institut supérieur de design (créativité appliquée). Les trois établissements représentent 1 500 étudiants, 200 intervenants professionnels et plus de 1 000 entreprises partenaires. Leur histoire a commencé il y a plus de 25 ans et précisons qu’il existe aussi un campus à Puné, en Inde.

Espaces pour les entreprises. En mars, la Serre accueillait une quinzaine d’entreprises. Le vaste bâtiment leur propose plusieurs formules totalisant 3 000 m2 : hôtel d’entreprises, incubateur (gratuit) pour l’accompagnement de porteurs de projet qui seront retenus par un jury et pépinière (avec loyers) pour les jeunes entreprises créées…

Recherche appliquée et transfert de technologies. La Serre héberge également des laboratoires dont les spécialités rejoignent celles des trois écoles supérieures. Citons ce Play Lab qui permet d’évaluer des jeux, y compris avec des usagers. 

Des équipements. La Serre abritera de nombreux espaces qui doivent encore, pour certains, être équipés. Citons l’auditorium de 150 places qui sera un «espace immersif de réalité virtuelle»; il voisine avec un studio son-vidéo, un autre de prise de vues, une salle de visioconférences. Autre équipement : un amphithéâtre 3D relief 4K de 450 places. Il serait trop long de détailler tous les technologies mises en œuvre, mais précisons qu’il y aura aussi un learning center qui accueillera démonstrations et expos, centre de recherche documentaire, espace grand public, coworking, ateliers créatifs… De nombreux espaces serviront à encourager la convivialité et les événements grand public ne seront pas oubliés L’inauguration permettra aux visiteurs de découvrir le foisonnement d’espaces et d’outils liés aux technologies de la création numérique.

Plus d’infos sur www.serre-numerique.fr

Un premier concours de création d’entreprise et un joli succès

Afin de faire connaître son «incubateur», la Serre numérique avait décidé, mi-novembre, de lancer un premier concours de projets de création d’entreprise, toujours dans le domaine de l’image et de la création numérique. But affiché : attirer des porteurs de projet, repérer les meilleurs et les accompagner dans le dispositif jusqu’à la création. Etudiants, professionnels, jeunes diplômés étaient visés.

Baptisé «Creative Startup», ce concours, bénéficiant de 350 000 euros de dotations, s’est achevé le 18 mars avec la remise des prix. Comme le constate Maxime Couvreur, responsable du projet Serre numérique, le concours a remporté un joli succès. «Fin janvier, date limite pour s’inscrire, nous avions reçu 37 dossiers. Nous ne nous y attendions pas. Nous en avons reçu de la région, de Paris, de Belgique, du Luxembourg, du Canada… Du coup, on a fait passer le nombre de présélectionnés de huit à douze et le nombre des lauréats est monté de quatre à sept…  Ils devraient intégrer prochainement l’incubateur afin de profiter de l’accompagnement prévu, en termes de prêts d’honneur, d’aides, de conseils…»

Voici les projets retenus : “Sound Grabber”, de Kim Giaoui et Harry Knowlman (Paris) pour une application mobile de partage géolocalisé de musique ; “Site Analyzer”, de Tennessee Veldeman (Lille) pour un service en ligne d’analyse permettant d’améliorer les performances et la popularité d’un site web ; “Dodeka”, d’Emma Delage, Ludovic Grieco et Kevin Soulier (Paris) pour un studio de conception, production et commercialisation de jeux vidéo ; “Clickclap Studio”, de Luc Verdier (Belgique) pour un studio spécialisé dans le développement de jeux d’aventures narratifs ; “Seize Degrees”, d’Aurélien Binauld (Lille) pour un projet de personnalisation interactive sur lieu de vente ; “Popme.Cool”, d’Olivier Millet et son équipe (Lille) pour le développement d’un nouveau réseau social «gamifié» ;  “We Design Business” de Mathilde Adriaenssens (Lille) pour un projet de conseil en stratégie d’innovation par le design.