Un appel à l’union sacrée autour du développement de l’entreprise

Parce que «l’entreprise est créatrice d’emplois et de richesses», les milieux économiques de la métropole lilloise réclament «l’union sacrée autour du développement de l’entreprise» pour les six ans à venir.

Philippe Hourdain et Frédéric Motte.
Philippe Hourdain et Frédéric Motte.

 

D.R.

Philippe Hourdain et Frédéric Motte.

«Nous, l’ensemble des milieux économiques, sommes convaincus que nous ne ferons pas l’économie de l’union sacrée de tous les acteurs, qu’ils économiques ou territoriaux, représentants de l’Etat, des institutions… autour des grandes problématiques économiques, en particulier le développement des entreprises et des territoires.» Pour Philippe Hourdain, président de la CCI Grand-Lille, et Frédéric Motte, président du Medef Lille Métropole, il y a urgence et nécessité à ce que l’union sacrée devienne réalité autour de l’entreprise. Les noms des responsables de l’exécutif de Lille Métropole Communauté urbaine n’étaient pas encore connus quand, le 15 avril, ils ont lancé leur appel à cette union sacrée. Pour avoir préparé dès avant les municipales, via un livre blanc pour la CCI Grand-Lille, un sondage pour le Medef, les messages des chefs d’entreprise à faire passer auprès des élus, ils ont décidé d’unir leurs compétences et leurs forces dans cette interpellation des décideurs, à la veille d’une nouvelle gouvernance. «Nous avons décidé d’interpeller en amont pour bâtir une stratégie pour les six ans à venir pour le développement du territoire»,  ont expliqué les deux présidents. Les 179 élus communautaires devaient avoir reçu communication des attentes des chefs d’entreprise avant de décider…

Cinq enjeux. Que disent ces chefs d’entreprise ? D’abord, à 75% des 421 répondant au sondage, que la Communauté urbaine est un territoire propice au développement économique. Ceci dit, ils ont listé leurs enjeux : si 87% jugent insatisfaisante la circulation et «bloquent» sur la thrombose autoroutière, ils insistent aussi sur le développement des transports en commun et des formes alternatives de déplacement (covoiturage, construction de parkings aux portes de Lille…). Pour 67%, le premier enjeu métropolitain est le développement économique, qui passe d’abord par une baisse de la fiscalité locale (52%), mais aussi par l’attractivité internationale (30%) et le soutien à l’innovation (28%). Pour souffrir du «patron bashing»,  ils souhaitent être associés au développement économique territorial et ainsi être reconnus comme acteurs de la vie de la cité.

CCI et Medef proposent de se réunir autour de cinq enjeux prioritaires qu’ils souhaitent «source d’inspiration pour le projet de mandature» : favoriser les mutations des entreprises et leur offrir un environnement favorable ; faire d’une mobilité repensée une priorité territoriale ; mobiliser les atouts du transfrontalier pour créer une grande métropole européenne ; développer la culture économique et l’entrepreneuriat ; enfin, renforcer l’union des acteurs.

Si, faute d’une baisse, qui serait «l’idéal», de la fiscalité sur les entreprises métropolitaines, il est demandé un moratoire fiscal et une dépense de l’argent public «la plus efficace possible». CCI Grand-Lille et Medef s’affichent «du parti de l’entreprise» et souhaitent une assemblée «plus ouverte à la cause entrepreneuriale» : «Ce qui compte, c’est que dès le départ, nous soyons écoutés pour créer le terreau favorable au développement des entreprises.» Message reçu ?.