Ultradroite: le GUD et les Remparts dissous, à quelques jours des législatives

Plusieurs groupuscules d'ultradroite, dont le GUD (Groupe union défense), actif à Paris, et Les Remparts, basé à Lyon, ont été dissous mercredi en Conseil des ministres, à quelques jours...

Des membres du syndicat étudiant d'ultradroite GUD (Groupe Union Défense) tiennent une banderole et des drapeaux avec le symbole nationaliste de la croix celtique à Paris, le 8 mai 2011 © Thomas SAMSON
Des membres du syndicat étudiant d'ultradroite GUD (Groupe Union Défense) tiennent une banderole et des drapeaux avec le symbole nationaliste de la croix celtique à Paris, le 8 mai 2011 © Thomas SAMSON

Plusieurs groupuscules d'ultradroite, dont le GUD (Groupe union défense), actif à Paris, et Les Remparts, basé à Lyon, ont été dissous mercredi en Conseil des ministres, à quelques jours du premier tour des élections législatives.

Une association islamiste, "Jonas Paris", a également été dissoute mercredi.  

"Nous venons de dissoudre des associations d'ultra-droite, dont le GUD, et d'islamistes radicaux", a écrit sur X le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. "La haine des extrêmes doit être combattue par la République", a-t-il ajouté.

Le GUD est un syndicat étudiant d'ultradroite créé dans les années 1970 et réactivé il y a un an et demi après une mise en sommeil en 2017.

Les trois structures lyonnaises dissoutes sont Les Remparts, présenté comme un "groupement de fait", ainsi que deux associations, La Traboule et Top Sport Rhône, qui gèrent le bar et la salle de sports où se retrouvent ses membres dans le Vieux-Lyon.

Ces dissolutions constituent "un signe de fermeté" de la part du gouvernement qui montre "pour des raisons politiques qu'il est soucieux des troubles à l'ordre public que ces mouvances peuvent causer", a souligné auprès de l'AFP le politologue expert de l'extrême droite Jean-Yves Camus.

Elles sont aussi une façon, selon lui, d'"embarrasser le Rassemblement national (RN) en mettant en avant les liens supposés" avec ces groupes. La semaine dernière, M. Darmanin avait indiqué qu'il allait proposer la dissolution du GUD à Emmanuel Macron, accusant le groupuscule d'être "ami" de "gens" du RN.

Le GUD compte "près de 40 membres", dont "la plupart" sont issus d'un autre groupuscule, les Zouaves Paris, dissous en janvier 2022, selon le décret de dissolution.

Le groupuscule a dénoncé en retour une dissolution sur des "motifs fallacieux", prévenant qu'il poursuivrait la "lutte".

Ce groupe "provoque" à des "agissements violents contre les personnes", selon le décret, qui évoque notamment la prise à partie d'un cortège étudiant à Paris en mars 2023, ainsi que la condamnation en justice d'un de ses membres pour une agression homophobe ce mois-ci.

Le 12 juin, quatre militants d'ultradroite ont en effet été condamnés pour une agression homophobe à Paris alors qu'ils "fêtaient" la victoire du RN aux élections européennes. Parmi eux, Gabriel Lousteau, 23 ans, une figure du GUD et fils d'Axel Lousteau, lui-même ancien militant de l'organisation, ex-élu RN et autrefois proche de Marine Le Pen.

Autre ancien "gudard", connu pour des violences, Loïk Le Priol, qui est le principal suspect dans le meurtre en mars 2022 de l'ex-international de rugby argentin Federico Martin Aramburu. 

Le groupe a "également publié des messages ciblés contre des personnes ou des membres de groupes présentés comme des +antifa+ pour inciter implicitement à commettre des violences à leur encontre", poursuit le décret, citant en exemple la publication sur X de la photo et du nom d'un journaliste de Libération.

Saisine du Conseil d'Etat

Quant aux Remparts, bâti sur les cendres de Génération identitaire, dissous en 2021, il tient un "discours provoquant à la haine, la discrimination et la violence à l'encontre des étrangers", en "développant un discours axé sur la défense de la race et l'incompatibilité entre l'islam et la civilisation occidentale", selon le décret. 

"Loin de se limiter à des propos et à des entraînements, les provocations à la violence du groupement ont été suivies d'effet", poursuit le décret, qui évoque l'attaque d'un bar associatif lyonnais où avait lieu une conférence sur la Palestine en novembre 2023.

Le groupe a annoncé qu'il allait saisir le Conseil d'Etat pour contester sa dissolution. "On ne va pas se laisser faire face à cette décision arbitraire", a déclaré à l'AFP Antoine Durand, porte-parole des Remparts.

La capitale des Gaules est l'une des places fortes de la mouvance d'ultradroite et compte entre 300 et 400 militants, selon les autorités locales.

"Le gouvernement a enfin fait preuve de responsabilité, il était urgent d'agir pour la sécurité des Lyonnaises et Lyonnais", a salué auprès de l'AFP, Grégory Doucet, maire EELV de Lyon.

Plusieurs groupuscules d'ultradroite ont été dissous ces derniers mois par le gouvernement. Dernière en date, en février, l'association lilloise La Citadelle, qui s'était vu interdire l'organisation d'une soirée intitulée "Qu'ils retournent en Afrique", un an plus tôt.

fff-tll-laf-chp-jnb/cal/dch   

34ZC4F3