Triplement des morts sur les routes à Marseille: les autorités haussent le ton

Face au triplement du nombre de morts sur les routes à Marseille en 2024, police et justice vont muscler leurs actions pour rappeler "que les comportements graves et réitérés se terminent à...

Face au triplement du nombre de morts sur les routes à Marseille en 2024, police et justice vont muscler leurs actions pour rappeler "que les comportements graves et réitérés se terminent à la prison", prévient le procureur © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT
Face au triplement du nombre de morts sur les routes à Marseille en 2024, police et justice vont muscler leurs actions pour rappeler "que les comportements graves et réitérés se terminent à la prison", prévient le procureur © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT

Face au triplement du nombre de morts sur les routes à Marseille en 2024, police et justice vont muscler leurs actions pour rappeler "que les comportements graves et réitérés se terminent à la prison", a prévenu vendredi le procureur.

Depuis janvier, 85 personnes ont trouvé la mort sur les routes des Bouches-du-Rhône, 23 de plus qu'à la même période en 2023, faisant du département méditerranéen le plus mortel de France et mettant fin à une relative embellie ces dernières années. 

A Marseille, il y a une "explosion de l'accidentologie" avec 36 morts, contre 11 l'an dernier à la même époque, a relevé le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Pierre-Edouard Colliex, lors d'une conférence de presse.

"Ces comportements criminels sur la route sont largement ancrés dans toute la population" et "il est important qu'on ne s'accommode par de cette exception culturelle marseillaise", a estimé le préfet. Il a donné l'exemple d'un récent contrôle sur une route limitée à 110 km/h, où Philippe, 61 ans, a été contrôlé en deux-roues à 182 km/h et quelques minutes plus tard Enzo, 19 ans, à 175 km/h.

Mal endémique

Parmi les spécificités locales, la conduite sous l'emprise de stupéfiants dépasse les excès dus à l'alcoolémie. La surface de la deuxième ville de France, 2,5 fois plus étendue que Paris, et le nombre de voitures en circulation dans une métropole qui manque de transports en commun sont aussi à prendre en compte, a énuméré le préfet.

Face à ce "mal endémique", "il faut que la population sache que quand les comportements sont graves et réitérés, ça se termine à la prison des Baumettes", la grande prison marseillaise, a insisté le procureur de la République, Nicolas Bessone. 

Mi-septembre, un jeune homme a été condamné à deux ans de prison avec maintien en détention après un accident ayant entraîné des blessures avec un véhicule non assuré, sans permis, sous l'effet des stupéfiants.

Police et gendarmerie vont multiplier les "contrôles flash" avec un objectif de 150 contrôles par semaine sur les Bouches-du-Rhône et 20.000 dépistage alcool et stupéfiants d'ici la fin de l'année. Une vingtaine de radars supplémentaires seront installés (sept en 2024 et 15 en 2025), venant renforcer les 85 déjà en place.

Côté justice, le procureur va affecter sur des périodes précises une poignée de fonctionnaires afin d'écouler les dossiers plus rapidement. Les délinquants les plus importants feront une stage dans une clinique accueillant des victimes de la route pour "une prise de conscience au regard de la souffrance d'autrui".

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