Travail hybride : danger ou opportunité pour les managers ?

Invitée à intervenir sur la thématique "Les changements des usages dans le travail à distance" par Thierry Favrez et Denis Sennechael, animateurs du Club des entreprises de la robonumérique du Saint-Quentinois, Alexandra Cauchard, enseignante, spécialiste de la transformation collaborative au sein des entreprises, a rappelé « qu’amorcé de manière progressive depuis quelques années » avant la crise, le travail à distance est devenu, pour les chefs d’entreprise, une réalité « à marche forcée », au lendemain de l’annonce du confinement.

Manager "hybride"

L’entreprise a dû s’adapter et les salariés « hors les murs » avec elle, a exposé Alexandra Cauchard, Contraints de trouver « une hygiène de travail », d’adopter « de nouveaux usages dans un espace de travail multimodal », collaborateurs et managers sont passés de manière parfois brutale, en mode « hybride ». « Comment recréer des repères communs sans unité ni de lieu ni de temps ? », a interrogé la spécialiste avant de suggérer aux entrepreneurs présents dans la salle, l’idée « d’inventer un nouveau cadre de référence, de changer le logiciel… de former les managers ».

Le "sens" et le "soin"

Alexandra Cauchard a présenté plusieurs scénarios, tirés d’expériences personnelles observées durant le confinement dans un Tiers-lieu où elle travaillait, et témoignant de la manière différente dont les managers avaient pu réagir. Le cas du manager qui vit la crise sanitaire comme un « danger », « veut rattraper le temps perdu, revenir à hier » et a contrario, celui de sa collègue qui saisit l’obligation du télétravail comme une « opportunité de prendre le tournant d’un nouveau rapport au travail, sur du temps long ». « Manager par le sens mais aussi par le soin », développera Alexandra Cauchard au cours de son intervention, « c’est fondamental après la crise ». « Le manager ne doit pas nier les traumatismes, il doit venir en soutien des salariés qui ont besoin de verbaliser leurs émotions » et « faire en sorte que chacun trouve sa place dans l’existence du commun » a encore recommandé la spécialiste en innovation collaborative.