Transmission d’entreprise : l’urgence se renforce

L’Insee régional vient de faire paraître une enquête sur le profil des dirigeants d’entreprises. Il en ressort que près de la moitié sont âgés de 50 ans et plus. Tous les départements sont concernés, la Meurthe-et-Moselle en première ligne. Quid de la pérennité de ces entreprises et du tissu économique local ?

Dans la région, près de la moitié des dirigeants d’entreprises ont plus de 50 ans. La question de la transmission d’entreprise s’affiche, de nouveau, comme une priorité.
Dans la région, près de la moitié des dirigeants d’entreprises ont plus de 50 ans. La question de la transmission d’entreprise s’affiche, de nouveau, comme une priorité.

Près de 50 % des établissements de PME régionales implantées dans la Métropole du Grand Nancy, tout comme dans celle de Metz Métropole, dépendent d’une entreprise dont le dirigeant est âgé de 50 ans et plus ! L’infographie présente dans la récente enquête de l’Insee régional (parue le 12 mai ) confirme, s’il en était encore nécessaire, du vieillissement certain des dirigeants d’entreprises dans la région. La donne n’est pas nouvelle et ce potentiel important de transmissions d’entreprises à venir laisse surtout planer l’interrogation sur la réelle pérennité de ces structures et par conséquent du maintien des tissus économiques locaux. Sur les quelque 91 000 PME régionales répertoriées par l’Insee (chiffres divulgués de la fin de l’année 2017), «la proportion de dirigeants seniors est relativement élevée à la fois parmi les entrepreneurs travaillant seuls (48 %) et parmi les dirigeants d’entreprises employant plus de dix salariés (51,3 %).»


Fracture territoriale

La proportion de dirigeants seniors diffère fortement selon les secteurs. «Elle est relativement élevée dans les activités qui mobilisent un capital productif important à l’image des activités financières ou du commerce de gros. Les dirigeants seniors sont moins présents dans des activités où les investissements nécessaires sont plus modestes, telles que les services paysagers, la coiffure et les soins de beauté ou encore la construction.» La répartition par âge des dirigeants est également liée aux évolutions du tissu productif. Les nouveaux secteurs d’activité, à l’image du digital, ont à leur tête des chefs d’entreprise plus jeunes. À l’inverse, les activités plus anciennes, «parfois en déclin», comme le souligne l’Insee, comptent davantage de dirigeants seniors. Conséquence directe : si cette typologie d’entreprise ne trouve pas de repreneurs, c’est tout un pan de l’économie locale qui pourrait tout simplement disparaître. Donne toute aussi inquiétante, les dirigeants seniors sont plus fréquents dans les zones marquées par un faible dynamisme économique voire un recul de la population et de l’emploi sur le long terme. «Tous les territoires sont concernés par ce phénomène mais il se focalise souvent au sein de l’écharpe de dépris démographique Charleville-Mézières, Remiremont et Forbach.» La non transmission de ces entreprises pourraient s’ajouter aux autres éléments néfastes renforçant une fracture territoriale toujours grandissante.