Transition numérique : les entreprises de services et du commerce ont besoin d’être accompagnées

Il faut aider les entreprises françaises du secteur des services et du commerce à pérenniser et renforcer les nouveaux canaux de distribution et de communication digitaux déployés en urgence pendant la crise sanitaire. C’est le principal enseignement tiré de la cinquième édition du baromètre Croissance & digital, publié le 30 septembre dernier par l’Association de l’économie numérique (Acsel). Réalisée par l’Institut Ipsos, cette enquête se base sur 701 interviews représentatives des entreprises françaises du secteur des services et du commerce.

Le numérique, un moteur de l’activité pour le commerce

En 2020, de nombreuses entreprises françaises du commerce et des services ont misé sur le numérique et multiplié les canaux de vente en ligne (sites marchands en propre, marketplaces ou réseaux sociaux) pour commercialiser leurs produits ou services. Selon les résultats du baromètre, 41% des entreprises interrogées reconnaissent aujourd’hui que le digital contribue à leur chiffre d’affaires – dans les ETI (entreprises de taille intermédiaire), ce chiffre atteint même 60%.

Et alors que le numérique était souvent perçu comme un moyen de maintenir, voire de sauvegarder l’activité pendant la crise sanitaire, une majorité des entreprises sondées (53%) considère désormais que c’est un moyen de développer le commerce local. Quant à la complémentarité des ventes physiques et en ligne, elle est aujourd’hui majoritairement reconnue : la plupart des entreprises qui ont un point de vente physique estiment que ventes en ligne et ventes physiques ne sont pas concurrentes.

Le succès des stratégies omnicanales

Les résultats du baromètre montrent également que les stratégies omnicanales ont le vent en poupe. Click & collect, campagnes publicitaires sur les réseaux sociaux, actions promotionnelles en magasin…

Les entreprises sont des plus en plus nombreuses à utiliser simultanément différents canaux de vente et de communication. 32% des entreprises disposant d’un point de vente ont d’ailleurs pour objectif de développer une stratégie omnicanale – un nombre qui atteint 61% parmi les ETI. Et près des deux tiers (62%) de celles qui utilisent déjà des stratégies omnicanales affirment que le digital contribue à leur chiffre d’affaires.

La transformation numérique, entre opportunité et contraintes

43% des entreprises interrogées perçoivent aujourd’hui la transformation numérique comme une opportunité et son développement fait l’objet d’une politique volontariste, 42% d’entre elles voient cette transition comme un passage obligé et son développement se fait plutôt à reculons. Enfin, 14% la considèrent comme une menace et ne mènent aucune action sur ce terrain.

Reste qu’un bon nombre des entreprises de commerce et de services rencontrent des difficultés sur ce terrain. Selon les résultats du baromètre, une sur cinq indique ainsi avoir besoin d’un accompagnement dans le cadre de sa transformation digitale. Parmi elles, les deux tiers voudraient déjà savoir par où commencer.

Si les TPE souhaiteraient plus particulièrement un soutien technique (développement de site, mise en place de solutions de paiement…), les ETI disent avoir besoin de monter en compétences sur toutes les questions de stratégie, de perspectives ou de retour sur investissement. En parallèle, 84% des entreprises de plus de 20 salariés aimeraient pouvoir bénéficier d’un accompagnement pour faciliter l’appropriation des outils digitaux par leurs collaborateurs.

Simplifier les outils digitaux et l’accès aux aides financières

Si ces entreprises expriment aussi massivement leur besoin d’être accompagnées, c’est parce que plus de la moitié d’entre elles n’ont pas suffisamment de compétences en interne pour s’adapter à la montée en puissance des pratiques liées au numérique. Selon le délégué général de l’Association de l’économie numérique, Jérôme Jouanno, plusieurs leviers peuvent aider les entreprises françaises de services et du commerce dans leur transformation numérique, à commencer par « la simplification des outils digitaux et de l’accès aux aides financières ».