Transdev signe la charte "Entreprises et Quartiers"
Le 9 septembre à Calais, le ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, Patrick Kanner, a signé la charte "Entreprises et quartiers" avec Transdev, groupe sous l'égide duquel se trouve une bonne partie des entreprises françaises de transport public. Parmi eux, Calais Opale bus, réseau de transports calaisien, gestionnaire du réseau grâce à un contrat de délégation de service public. L'objectif de la signature de cette charte est clair : organiser des actions dans le but d'intégrer les quartiers dans la vie économique de la ville.
“Le taux de chômage à Calais est terrible, lance Patrick Kanner. Trop terrible pour que la République ne fasse rien. L’emploi, c’est la clef. Il doit être une préoccupation commune.” Pour l’heure, 60 grandes entreprises ont signé ladite charte.
Une entreprise responsable. Calais Opale bus prévoit d’organiser le trafic urbain autour des deux quartiers prioritaires de la ville, le Fort-Nieulay et le Beau-Marais, et emploie d’ores et déjà des jeunes issus de ces quartiers – ceux-ci représentent 15 à 20% des 135 salariés de Calais Opale bus –. Les salariés, quant à eux embauchés sous la convention collective des transports urbains, bénéficient de certains avantages inhérents à cette convention. D’autre part, des visites éducatives sont organisées par l’entreprise de transports dans la ville, auprès des enfants et des plus âgés. L’initiative n’est pas isolée, puisque Calais s’inscrit dans le réseau du groupe Transdev qui veut “capitaliser l’expérience acquise sur toute la France“, selon Laurence Broseta. Par cette signature, la directrice générale de Transdev affirme que le groupe “confirme cet engagement d’une entreprise responsable“. Des exemples ? À Châlons, une baisse des dégradations suite à une collaboration avec les associations sportives locales a été constatée. Au Havre, LiA a embauché plus de 80 salariés des quartiers en CDI. La liste continue…
Portraits. Les employés issus de ces quartiers occupent des postes distincts au sein de l’entreprise et ont chacun un parcours différent, avec des possibilités d’évolution. Par exemple, Nordine, l’un d’entre eux, a bénéficié d’un contrat aidé, à savoir un emploi jeune, suivi d’un contrat d’apprentissage. Il est aujourd’hui agent de maîtrise. Un autre employé a enchaîné les formations et est devenu aujourd’hui pilote de bateau à 26 ans.
Pour Daniel Roussel, le directeur de Calais Opale bus, la signature de cette charte ne constitue pas un grand changement à la politique générale de l’entreprise. Elle se situe plutôt dans la continuité de ses actions passées : “Cette signature fait suite à une série d’engagements sur la mobilité. Les actions sont déjà en place. C’est notre philosophie et notre métier depuis des années. En plus de travailler dans les quartiers, nous nous devons de sortir les jeunes de l’isolement.“
L’importance politique de Calais Opale bus
Calais Opale bus est un point fort de la ville de Calais. Elle comprend des transports par bus, une ligne fluviale (la Majestin), un transport urbain gratuit entre le centre-ville et la plage, ainsi qu’un service de vélos en libre-service (le Vél’in). Mais le transport n’est curieusement pas la seule utilité de l’entreprise de transport. Le réseau de transports urbains a en effet pesé dans la balance de la restructuration des communautés de communes. La CCSOC (communauté de communes du sud-ouest de Calais, notamment composée de Frethun, où est située la gare grandes lignes de Calais, Escales, Les Attaques, Peuplingues…) est appelée à disparaître, et les communes la composant devront rejoindre soit Cap Calaisis, soit la communauté de communes des Trois-Pays (Ardres, Licques, Fiennes, Guines). Avec l’accès aux infrastructures culturelles et sportives calaisiennes, le réseau de transports Calais Opale bus a été un sérieux argument qui a donné lieu à un revirement de situation : la commune d’Hames-Boucres, initialement favorable à un rattachement aux Trois-Pays, a changé son vote lors d’un conseil municipal exceptionnel le 9 octobre. Une décision qui pourrait, peut-être, laisser place à une fusion pure et simple de la CCSOC et de Cap Calaisis.