Toute voile dehors pour l’apprentissage

Avec la crise sanitaire et les mesures exceptionnelles prises par le Gouvernement en faveur de l’apprentissage, on peut s’attendre à un afflux de jeunes sur le marché du travail. Pôle emploi et ses partenaires se mobilisent. 

Une dizaine de partenaires étaient présents lors du lancement de la Semaine de l’apprentissage. © Aletheia Press/MR
Une dizaine de partenaires étaient présents lors du lancement de la Semaine de l’apprentissage. © Aletheia Press/MR

Cohue en vue ? Chez les partenaires de l’opération, c’est déjà le cas : Etat, Pôle emploi, Conseil régional, Medef, Union des entreprises de proximité (U2P), chambres des métiers et de l’agriculture, Agephi, Cap emploi… «Booster» est le mot qui revient le plus. Et les témoignages des apprentis soulignent l’opportunité pour les entreprises et les jeunes de construire ensemble les métiers de demain. Evidemment, les aides sont un facteur déterminant : «Entre 5 et 8 000 euros par an selon les contrats et les âges des candidats», expliquaient les partenaires lors de la conférence de presse de présentation. «L’État, Pôle emploi et la Région sont à l’initiative de ces actions. L’apprentissage était sur une bonne dynamique au début de l’année avant que la crise sanitaire freine les choses. L’enjeu, c’est de relancer», souligne Patrick Olivier, directeur régional de la Direccte. «Beaucoup ont décroché pendant cette période. Nos buts sont de contractualiser 130 000 apprentis en CAP et 100 000 personnes en contrat de professionnalisation. Nous avons aussi élargi la période requise pour que l’apprenti et les CFA ou les OPCO trouvent les employeurs. Ce sera trois mois», ajoute-t-il.

Difficile de toucher les jeunes

En sus de la mobilisation et des dizaines d’actions qui ponctuaient la semaine de l’apprentissage, l’État ajoutera 200 millions d’euros pour des formations supplémentaires. «Il ne faut pas que le soufflé retombe, plaide Nadine Crinier, directrice générale Hauts-de-France de Pôle emploi. Parmi les cibles prioritaires et les plus prometteuses en termes de recrutement, les entreprises de moins de 10 salariés : elles sont 100 000 dans la région.» Pour appuyer ces propos tout en pointant certaines difficultés, Laurent Rigaux, boucher et président de l’U2P Hauts-de-France, indique toutefois qu’il reste «difficile de toucher les jeunes. On agit mais ça ne suffit pas. Il faut parler aux familles, aller voir les parents et expliquer. Nous avons un camion qui tourne dans les quartiers pour aller toujours plus près».

Et quoi de plus convaincant que ces jeunes venus témoigner de leur parcours comme Clara, en étude d’infographie, qui déclare : «On est salarié, on a des droits, on est comme les autres dans les effectifs» ; ou alors Michel, en école d’ingénieurs, satisfait «d’avoir obtenu ces compétences et d’être payé». Le contrat d’apprentissage s’adresse à tous les publics entre 16 et 30 ans, le critère de l’âge disparaissant pour les personnes touchées par un handicap.


L’apprentissage en vogue mais qui doit être soutenu

Fin 2019, ils étaient près de 500 000 en France. Le nombre des apprentis avait crû de 18% entre 2018 et 2019. Dans la région, ils sont 40 000 au 1er février 2020. L’été a servi à faire campagne dans les maisons de l’emploi de la région. La stratégie consiste à informer, sécuriser les parcours, faciliter l’accès et l’accompagnement des opérateurs comme les CFA qui, eux aussi, ont été impactés fortement par la crise sanitaire.