Projet alimentaire de territoire
"Tous acteurs de notre alimentation" avec Amiens Métropole et la Chambre d’agriculture de la Somme
Depuis 2018, Amiens Métropole et la Chambre d’agriculture de la Somme se sont engagées dans l’élaboration d’un Projet alimentaire de territoire (PAT) avec pour objectif de mieux produire et mieux consommer.
« Nous avons vu nos modes de vie et nos habitudes alimentaires évoluer. Cela induit un changement des modes de production. C’est pour ces raisons que nous nous sommes engagés dans l’élaboration d’un Projet alimentaire de territoire, souligne Alain Gest, président d’Amiens Métropole. Notre objectif aujourd’hui est de construire les choses ensemble selon nos compétences », poursuit celui qui souligne la mobilisation de plus de 200 acteurs autour de cette initiative.
Lancé en 2018, le PAT a permis de faire émerger trois enjeux-clefs : la promotion auprès du grand public d’une alimentation locale, de qualité et durable ; le besoin de faciliter l’accessibilité aux produits locaux ; la nécessité d’accompagner l’ensemble des acteurs de la filière agricole et alimentaire vers une alimentation saine, durable et locale. Un point d’étape était réalisé fin septembre à Amiens pour la seconde fois, au cours d’un rendez-vous intitulé "Tous acteurs de notre alimentation".
« Devant les enjeux de relocalisation et de souveraineté alimentaire qui se présentent à nous, participer à l’élaboration du PAT était une évidence », confie Françoise Crété, présidente de la Chambre d’agriculture de la Somme. Elle alerte cependant sur le faible renouvellement agricole et la disparition progressive des exploitations, notamment dans le secteur de l’élevage.
Poursuivre la construction du PAT
En 2022, Amiens Métropole et la Chambre d’agriculture de la Somme ont poursuivi leur travail de diagnostic en se concentrant sur l’approvisionnement local dans la restauration scolaire, les circuits de distribution du producteur au consommateur ou encore le recensement du foncier agricole.
« Depuis décembre 202, le PAT d’Amiens Métropole a été labellisé niveau 1. Nous avons trois ans pour entrer dans l’opérationnel. C’est un travail qui nécessite un temps long », note Margaux Délétré, vice-présidente d’Amiens Métropole en charge de l’Innovation, de l’alimentation, du numérique et des énergies renouvelables.
Un engagement en faveur de l’accès à une alimentation de qualité qui permet par ailleurs de faire le lien avec des enjeux comme la justice sociale, la santé mais aussi l’environnement et l’aménagement du territoire. « Le PAT est un outil mais aussi un contrat : nous devons engager une transition de notre système alimentaire », pointe l’élue.
Développer le local
Pour accompagner cette réflexion, était invité Philippe Goetzmann, qui accompagne les entreprises face à la transformation de la consommation. « J’ai trouvé que votre action au niveau du pôle métropolitain était très intéressante, elle permet de fédérer de nombreux acteurs et de donner de la puissance à votre PAT », lance le consultant.
Celui-ci évalue à 200 000 millions le nombre de repas par jour consommés par les habitants du territoire sur un an, soit environ 540 millions d’euros consacrés aux dépenses alimentaires. « La plate-forme Approlocale réalise plus d’un million de chiffre d’affaires, cela permet une progression énorme sur le sujet. Le potentiel est extraordinaire mais vous avez besoin de professionnaliser le local, observe-t-il. Et de conclure : Il faut construire des filières à partir des produits consommés et engager une véritable collaboration entre petits et grands acteurs. »