Tourisme : canicule sur la fréquentation
L’Observatoire Lorrain du tourisme vient de dresser un point d’étape sur la situation du secteur à la mi-saison estivale. Bilan des courses : une baisse généralisée avec quelques notes d’optimisme. Des données qui corroborent les chiffres nationaux fournis par l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie.
L’industrie hôtelière et sa petite soeur de la restauration à la peine dans les régions traditionnellement touristiques avec une baisse généralisée de moins 10 % de l’activité d’après le bilan à mi-saison tiré par l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) basé sur les remontées de ces unions départementales. Une baisse qui frôle les moins 30 % dans les zones rurales et les plus éloignées du littoral. Pas besoin d’être Nostradamus pour penser qu’une bonne partie de la région Lorraine fait partie du lot. «Les premiers chiffres pour juillet sont très mauvais, partout en France. Si nous sommes habitués à connaître des mauvais mois, cette année, en raison de la crise et de la météo que subissent nos établissements depuis le 1er janvier, nous ne pourrons pas rattraper en août cette baisse de fréquentation constatée et donc de chiffre d’affaires», assure Roland Héguy, le président national de l’UMIH. «De trop nombreux facteurs s’accumulent : la météo d’une part, la crise économique et la crise de pouvoir d’achat des Français d’autres part, mais également la baisse de la vente de dernière minute et la concurrence accrue des autres destinations européennes. Je suis très inquiet pour nos professionnels et pour leurs salariés, la rentrée s’annonce difficile.» Une tendance baissière confirmée (et nuancée) sur l’activité touristique en général «en demi-teinte à la mi-saison», comme le constate le Comité régional du Tourisme dans son observatoire conjoncturel.
Baisse atténuée…
«Le constat général fait ressortir une activité touristique de l’été moins bonne qu’en 2012. Cette baisse est tout de même atténuée par des réservations de dernière minute qui ont permis de diminuer la tendance enregistrée au début du mois de juillet.» À peine plus de la moitié des professionnels interrogés pour cet observatoire jugent que la saison est satisfaisante. Ils sont 46 % à constater une baisse de fréquentation. Il n’est pas faute de tenter d’attirer le chaland dans nos contrées. L’année Renaissance, avec en tête de pont la ville de Nancy, se veut déjà un succès avant même qu’elle soit terminée. Les Vosgiens jouent à fond la carte du tourisme «vert» et cela semble plutôt pas mal fonctionner. La Meuse commence à sortir l’artillerie lourde avec le futur centenaire de la Grande Guerre et la Moselle avec la mythique cité messine, en plein renouveau, brandit farouchement l’étendard du Centre Pompidou comme aimant attractif des puristes de l’Art et des néophytes en short. Les pièces maîtresses sont là mais l’échiquier actuel donne plutôt l’avantage aux noirs en termes de prospectives surtout pour les restaurateurs et les hôteliers. «Pour 57 % des hôteliers lorrains la saison est à la baisse. Le chiffre grimpe à 70 % pour les restaurateurs. La chute du pouvoir d’achat encourage les touristes à une consommation plus réfléchie, moins de restaurants et un hébergement plus économique pour se garantir des activités.» Seuls gagnants, à priori, de ce tourisme de crise : les campings. «43 % des propriétaires de camping jugent leur activité en hausse pour le mois de juillet. L’hôtellerie de plein air reste une alternative à la crise.» À la fin du mois, le CRT (Comité Régional du Tourisme) dévoilera le bilan complet de l’enquête de conjoncture de la saison estivale. Alors 2013 : été pourri ou non ?