Thomas Delcuze : "Les Vitrines d'Abbeville couvrent 100% des commerces du centre-ville"

Picardie la Gazette : Pouvez-vous présenter l'association en quelques mots ?

Thomas Delcuze : Les Vitrines d'Abbeville sont une association de commerçants qui couvre 100% des acteurs du centre-ville. Je dis bien 100% car en ces temps de crise, nous avons choisi de soutenir tout le monde, sans exception. L'année dernière, l'adhésion était gratuite. Cette année, elle l'est encore pour les cafés, bars, brasseries et restaurants.

Nos missions sont multiples : créer de l'ambiance, favoriser l'attractivité, donner une bonne image du centre-ville. Cela passe par une forte présence sur les réseaux sociaux et sur le plan institutionnel. J'ai horreur du "Abbeville bashing", je ne laisse personne dire du mal de notre centre-ville, surtout si cela n'est pas justifié.

Dans quelle mesure le commerce abbevillois a-t-il été impacté par la crise sanitaire ?

L'impact a été assez limité chez nous. Il y a eu deux phénomènes. D'abord, la fermeture de deux commerces qui ne se sont pas relevés après les confinements successifs. C'est évidemment dramatique pour les personnes concernées mais le bilant aurait pu être bien plus lourd. Ensuite, nous avons assisté à 4 ou 5 départs en retraite sans repreneurs car avec la crise, les banquiers sont plus frileux et l'esprit d'entreprendre a pris un coup.

Enfin, comme partout ailleurs, nous avons assisté à une fragilisation globale des trésoreries et une perturbation des habitudes de consommation. Il faut réhabituer les clients à faire du lèche-vitrine...

Comment avez-vous réussir à maintenir de l'animation dans le centre-ville malgré les trois confinements ?

Au moment des fêtes en fin d'année dernière, nous avons vendu des chèques cadeaux pour soutenir les commerçants du centre-ville. Nous avons d'ailleurs embauché un commercial à cet effet qui à lui seul en a vendu 60% à des entreprises. Les 40% restants ont été vendus à des particuliers grâce notamment à un partenariat avec la mairie. Sur les seuls mois d'octobre, novembre et décembre, ce sont 110 000 euros de chèques cadeaux qui ont ainsi été vendus. Le montant est exceptionnel mais ce qui fait aussi la réussite de cette opération, c'est le fait que 99% des acteurs du centre-ville y ont participé.

Nous avons également fait fabriquer et offert 30 000 biscuits aux commerçants au moment de leur réouverture le 19 mai pour leur témoigner de notre solidarité. 

Malgré le peu de moyens dont nous disposions ces derniers mois avec l'absence de cotisations, nous avons mis beaucoup d'énergie pour garder la tête hors de l'eau.

Quelles sont les prochaines opérations à venir ?

Pour rester dans cette dynamique, nous prévoyons deux gros chantiers. Le premier, c'est la modernisation de la carte fidélité « Sourire ». Née il y a 17 ans, elle est devenue complètement archaïque. Objectif : la rendre connectée en y intégrant un système de géolocalisation et de protection des données. De nombreux clients font déjà partie du programme fidélité mais hélas, trop peu de commerçants y sont affiliés. Nous allons donc travailler également sur ce point en parallèle. La migration vers le nouveau système coûte énormément d'argent. Nous avons donc mis en place un partenariat avec la Région pour nous aider. Ce projet devrait normalement émerger au mois d'octobre.

Cet été, comme tous les ans, auront lieu deux « journées des bonnes affaires » fin juillet et fin août pour permettra aux commerçants de vider leurs stocks et aux consommateurs de profiter de grosses promotions.

Enfin, nous travaillons déjà sur la prochaine opération chèques cadeaux pour la fin d'année.