Initiatives

Terre de Liens et la ville de Longueau soutiennent l'agriculture bio

Face à l’artificialisation croissante des terres, l’association Terre de Liens aide à l’installation des agriculteurs bio, en nouant notamment des partenariats avec les collectivités. Présente en Picardie, elle a aidé un jeune maraîcher à réaliser son rêve, à Longueau.

Jérôme Parmentier, 31 ans, est désormais maraîcher bio, grâce à la location de cette parcelle à Longueau. ©Aletheia Press/ E.Castel
Jérôme Parmentier, 31 ans, est désormais maraîcher bio, grâce à la location de cette parcelle à Longueau. ©Aletheia Press/ E.Castel

La parcelle de Jérôme Parmentier se trouve à quelques pas du lotissement de la Cité du Château à Longueau. Pas très loin, il y a la voie de chemin de fer, et juste derrière, des jardins ouvriers. Une terre de 6 500 m² où il cultive en ce moment des oignons, des épinards, des échalotes, des carottes, de l’ail et des navets. Le tout en bio.

Cette parcelle était nécessaire au jeune agriculteur de 31 ans pour se lancer pleinement dans le métier. Car il loue déjà des terres dans les hortillonnages, mais il lui manquait cette surface pour que son activité soit viable. 

« Cela fait depuis 2009 que je cherche des parcelles, explique l’ancien paysagiste. Impossible de trouver, dans les Hortillonnages, cela va de sept à 25 euros le mètre carré, ça fait trop cher pour s’installer. » En 2019, l’association Terre de Liens qu’il avait sollicité quelques années plus tôt, le met en contact avec la mairie de Longueau.

Circuit court et cercle vertueux

« La précédente municipalité a retenu sa candidature pour louer cette parcelle qui était en friche, nous avons décidé de ne pas l’urbaniser », détaille Julien Laszlo, Directeur général des services. C’est un pari pour la municipalité, « nous avons un contrat provisoire de prêt d’un an, pour voir aussi sa motivation, laisser passer la première récolte. Comme tout s’est bien passé, nous avons établi un bail plus pérenne ». 

La mairie a aidé le jeune agriculteur à défricher le terrain, elle a installé des clôtures. « C’est un vrai partenariat, insiste l’agriculteur, encore aujourd’hui, je sais que je ne suis pas tout seul, régulièrement la ville me rapporte par exemple des tas de compost pour les cultures. »

« C’était important que la culture soit biologique, ajoute le responsable des espaces verts de la ville, Julien Alexandre, car nous sommes dans une démarche de développement durable, tout ce que l’on fait, on essaye de le faire en respectant l’environnement. » 

Et les habitants de Longueau en profitent directement, car Jérôme Parmentier propose ses paniers de légumes de 9 heures à 11 heures sur la place de la ville, tous les vendredis. « On souhaiterait dans un second temps aller encore plus loin, précise le directeur des services, nous avons 400 enfants à Longueau, pourquoi ne pas utiliser les légumes qui poussent ici pour la restauration. »

Accès au foncier difficile

Ce choix de louer une parcelle en friche à un paysan, est un vrai choix politique, face à l’artificialisation grandissante des terres, et la tentation pour les communes de construire des lotissements, des centres de logistiques ou autre. 

Terre de Liens rencontre régulièrement les élus, « pour voir avec eux leur PLU et leurs cadastres s’ils ont des terres disponibles, car c’est de plus en plus compliqué à trouver », selon Romane Roosz, de l’antenne picarde de l’association. 

« On leur explique que cela permet une meilleure autonomie alimentaire avec des exploitations à taille humaine, mais pas que, ça permet aussi de préserver leur territoire. » L’association achète également des terres, grâce à des dons citoyens. Depuis 2003, elle a acheté 300 fermes, qu’elle loue ensuite aux agriculteurs.