Ternoveo lance une filière viti/vini dans les Hauts-de-France

Après le lancement, il y a un an, d’une filière de protéines végétales à destination de l’alimentation humaine, avec la plantation de pois chiches, le négoce agricole Ternoveo, filiale de la coopérative agricole Advitam, s’attaque aujourd’hui à la filière viti/ vini. Objectif : produire un vin 100% made in Hauts-de-France.

Xavier Harlé, directeur général de Ternoveo.
Xavier Harlé, directeur général de Ternoveo.

Depuis quelques années, le modèle économique agricole est en pleine mutation. Un changement dont Ternoveo s’est emparé en lançant l’an dernier la culture de pois chiches dans la région, essentiellement dans l’Aisne et la Somme. Une trentaine d’agriculteurs ont rejoint ce projet, avec 230 hectares semés. La production de pois chiches se situe en général entre 1,5 et 2 tonnes à l’hectare, la récolte régionale de 2019 a été comprise entre 2,5 et 3 tonnes. «Nous allons commencer la commercialisation en juillet par l’intermédiaire, dans un premier temps, des enseignes Gamm Vert et Prise Direct’, qui appartiennent au groupe Advitam», indique le directeur général de Ternoveo, Xavier Harlé.

Cette année, une cinquantaine d’agriculteurs vont produire des pois chiches ; entre 600 et 650 tonnes devraient être commercialisées en 2021. Ternoveo a également mis sur pied, l’année dernière, la start-up Terre des abeilles. Son activité : placer des ruches dans les cultures industrielles (céréales, colza…) avec comme ambition de préserver la biodiversité et mettre en valeur les écosystèmes. Ainsi, 150 ruches ont été installées chez une trentaine d’agriculteurs des Hauts-de-France, engagés dans une démarche écoresponsable.

Comme pour la culture du pois chiche, celle du vin est rendue possible dans notre région en raison du réchauffement climatique. «Des pays voisins s’y sont déjà mis, comme la Belgique, la Grande-Bretagne… Nous avons depuis 2016 l’autorisation de planter des vignes, qui véhiculent une image noble. Pour toutes ces raisons, nous avons commencé à travailler l’an dernier sur ce projet de nouvelle filière», explique Xavier Harlé. En 2019, Ternoveo a organisé trois réunions d’information auprès de ses agriculteurs, et a visité les parcelles de ceux intéressés pour se greffer au projet. Une analyse de sols a été effectuée, afin de déterminer si la terre pouvait recevoir des vignes et des porte-greffes. Ternoveo a opté pour la production de chardonnay : «Nous voulions produire du vin blanc, il s’agit pour nous d’une nouvelle culture, c’était plus facile que de se lancer dans le vin rouge, et le blanc a moins besoin de vieillir», note Xavier Harlé.

Dix agriculteurs participent cette année au projet.

Première commercialisation en 2023

À terme, il s’agit d’implanter 200 hectares de vignes (avec une centaine d’agriculteurs) dans les cinq ans à venir, et de produire un million de bouteilles. Cette année, dix agriculteurs de l’Aisne, de la Somme, du Nord – Pas-de-Calais participent au projet – qui représente pour Ternoveo un investissement d’un million d’euros. Les premières plantations ont eu lieu début mai, sur 16 hectares de parcelles. «C’est une vraie aventure, humaine et conjointe entre les agriculteurs et nous, estime Xavier Harlé. Pour les accompagner, Ternoveo se fait aider de deux spécialistes : les Pépinières Guillaume, installées en Haute-Saône, pour toute la partie plantation, et le cabinet Vinelyss, spécialisé dans le conseil et la formation en viticulture.» Les premières vendanges auront lieu en 2022, avec une première commercialisation en 2023. Pour le directeur général de Ternoveo, cette culture va monter en puissance : «La première année, la vigne va produire 60 à 70% de son potentiel. L’objectif pour 2023, c’est de produire et commercialiser 50 000 bouteilles. Et surtout de pratiquer une agriculture durable qui valorise les agriculteurs auprès des consommateurs, avec un produit de qualité. Les vignobles seront labellisés Haute Valeur environnementale (HVE).»


Ternoveo en chiffres

  • 220 salariés.
  • 5 000 clients.
  • Plus de 90 points de collecte pour la moisson.
  • Entre 300 et 400 millions d’euros de chiffre d’affaires selon les années.