Synagogue de La Grande-Motte: LFI au centre des reproches des représentants de la communauté juive

Plusieurs représentants de la communauté juive ont dénoncé lundi le positionnement de LFI après l'attaque de la synagogue de La Grande-Motte (Hérault), accusant le parti d'avoir alimenté l'antisémitisme et son...

Des policiers devant la synagogue de la Grande-Motte après une attaque, le 24 août 2024 dans l'Hérault © Pascal GUYOT
Des policiers devant la synagogue de la Grande-Motte après une attaque, le 24 août 2024 dans l'Hérault © Pascal GUYOT

Plusieurs représentants de la communauté juive ont dénoncé lundi le positionnement de LFI après l'attaque de la synagogue de La Grande-Motte (Hérault), accusant le parti d'avoir alimenté l'antisémitisme et son leader Jean-Luc Mélenchon d'être un "pompier-pyromane". 

"Je ne crois pas non plus à la sincérité de Jean-Luc Mélenchon quand il condamne cet acte antisémite", a déclaré le président du conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Yonathan Arfi sur RMC. 

"Il est pompier-pyromane dans ce moment-là. Il a contribué à ce climat délétère qui met les juifs en danger. Et ensuite, il vient s'apitoyer sur le sort, non pas des juifs qui sont désignés collectivement, mais simplement des croyants, des fidèles", a poursuivi M. Arfi.

"Incendie criminel contre la synagogue de La Grande-Motte. Intolérable crime. Pensées pour les fidèles et les croyants ainsi agressés. La laïcité et la liberté de conscience est fille de la liberté des cultes. Nous ne l'oublions jamais", avait écrit samedi sur X M. Mélenchon, parfois accusé d'ambiguïté sur la question de l'antisémitisme, ce dont il se défend. 

"Ce n’est pas la laïcité qui a été attaquée samedi matin à La Grande-Motte. Ce sont des juifs qui ont été pris pour cible personnellement, au nom de leurs convictions supposées par rapport à un conflit qui est à 4.000 km", a critiqué M. Arfi. 

"Il y a parfois des larmes qui ressemblent à des larmes de crocodile plus qu’à des larmes de compassion", a déploré pour sa part le grand rabbin Haïm Korsia, dans un entretien dimanche au Parisien/Aujourd'hui en France.

Le religieux a jugé que les appels à ne pas faire d'amalgames entre la situation au Proche-Orient et les juifs de France étaient "vains parce qu’un parti politique, LFI, a fait le choix de ne faire campagne que sur cela". 

"Il a joué sur le communautarisme et cela a marché relativement pour eux. On peut hurler ce qu’on veut en disant +N’importez pas le conflit+, LFI l’a fait", a complété Haïm Korsia. 

Simone Rodan Benzaquen, directrice de l'American Jewish Committee en France et en Europe, a fait le même constat en jugeant que LFI "porte une responsabilité terrible" sur ce sujet.

"Je considère aujourd'hui que la France insoumise est devenue structurellement un parti antisémite, qui joue avec la question de l'antisémitisme, et qui en réalité, je pense, s'en fiche pas mal des Palestiniens", a-t-elle affirmé sur RTL. 

Du côté des Insoumis, la députée de Seine-Saint-Denis Danièle Obono a récusé toute forme d'antisémitisme: il n'y a "aucune ambiguïté" au sein du parti, a-t-elle affirmé sur franceinfo, dénonçant au passage une "instrumentalisation politicienne grossière et dangereuse" de la part de ses adversaires politiques.

Opinion partagée sur BFMTV et RMC par le patron du parti communiste Fabien Roussel, qui a jugé "honteux (...) de dire que la gauche porte une responsabilité" dans la montée de l'antisémitisme, tout en souhaitant "que Jean-Luc Mélenchon et d'autres de ses députés qui n'ont pas été clairs sur ce sujet clarifient leurs positions".

Car il y a bien à LFI "des gens qui peut-être parfois flirtent avec les lignes", a reconnu Olivier Faure sur franceinfo. "A chaque fois nous sommes là pour rappeler à l'ordre celles et ceux qui éventuellement pourraient passer la ligne", a ajouté le numéro un du parti socialiste, qui "ne veut pas qu'à travers cette façon de procéder, on diabolise toute la gauche".

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