Sylvie Fortin inspirée par les fleurs de Gerberoy

L’artiste peintre s’est installée dans un des plus beaux villages de France depuis la fin de la pandémie. Elle y loue une galerie-atelier durant six mois. Ses œuvres ne cessent de séduire des amoureux de nature…

 La galerie de Sylvie Fortin est ouverte jusque octobre.
La galerie de Sylvie Fortin est ouverte jusque octobre.
Gerberoy, village inspirant.

À 75 ans, Sylvie Fortin garde l’âme d’une jeune artiste. D’abord graphiste, cette parisienne s’est investie dans la restauration de tableaux anciens avant de se lancer dans la peinture. Ses thèmes privilégiés sont en très grande majorité les fleurs très colorées et les scènes du bord de mer, rendant notamment hommage au dur labeur des pêcheurs.

La technique du glacis pour un résultat bluffant

Elle a jeté l’ancre dans l’ancienne ville fortifiée de Gerberoy après la pandémie. « Une de mes amies habitait Gournay-en-Bray, raconte-t-elle. Un jour, elle m’a fait découvrir ce beau village. J’ai eu un tel coup de foudre que je venais de Paris exprès après pour créer. J’ai fini par m’y installer car Gerberoy a été un véritable déclencheur pour moi, passionnée par les fleurs depuis l’enfance. C’est incroyable de voir une graine sortir de terre et voir ces beautés pousser. C’est ce qui m’émeut le plus. J’ai eu la chance de pouvoir louer cette galerie à la commune six mois par an. Lumineuse, elle me sert d’atelier. Je l’ouvre sur rendez-vous en semaine et le week-end de mai à fin octobre. »

Sylvie Fortin utilise la technique du glacis.

Par n’importe quelle saison et quelque soit le temps, elle trouve ce village toujours superbe, empreint de spiritualité et d’immortalité et elle en parle même avec émotion sur les réseaux sociaux. Elle a d'ailleurs des pensées émues pour le peintre Henri Le Sidaner qui avait demandé aux habitants de planter des rosiers au pied de leur maison. Ils magnifient le charme des maisons du XVIIe et XVIIIe siècles, en bois et torchis ou briques et silex. Créée depuis plus de 90 ans par le peintre, la traditionnelle Fête des roses, qui se déroule en juin, attire plus de 100 000 visiteurs.

« Les gens aiment beaucoup le orange et le rouge »

L’imagination est son moteur. Elle avoue peindre le matin, moment précieux de la journée. « Je pars de mon monde, aucun tableau ne représente la réalité, confie-t-elle. Ceux qui poussent la porte de la galerie la prennent pour un musée. Ils sont interloqués par ma pratique. Mes œuvres sont des glacis. Cela veut dire que les tableaux sont composés de plusieurs couches de peinture à l’huile et de vernis. Entre chaque couche, le séchage dure une semaine. C’est pour cela que je travaille cinq tableaux à la fois. Au final, cela apporte un certain relief. Les gens aiment beaucoup le orange et le rouge. Ça ressort dans leur maison. D’ailleurs, j’ai de nombreuses demandent de tableaux avec des coquelicots. »


Toile, verre, ardoise, bois, cuivre… ses supports sont divers tout comme les dimensions de ses oeuvres. Les longs tableaux étroits peuvent être accrochés entre deux portes, ceux larges et étroits au dessus d’une cheminée possédant une avancée. Les grands formats trouveront plus leur place en haut d’une mezzanine. Si elle compose ses oeuvres d’après son imagination, elle peut aussi immortaliser d’après photographies des jardins de particuliers. De nombreux clients sont devenus ses amis. « Ils m’invitent souvent chez eux. Je suis toujours émue de voir mes œuvres accrochées aux murs. Je reçois beaucoup de mots de remerciements. Je pourrai en tapisser des murs », s’étonne-t-elle encore.