Sur le littoral, un mouvement de grève hebdomadaire
La Côte d'Opale attend l'électrification de la ligne Dunkerque-Calais pour la fin de l'année. Escomptant une augmentation du trafic, les agents de conduite (ADC) s'inquiètent de la surcharge de travail et ont déclenché un mouvement de grève qui dure depuis maintenant six semaines.
Sur la Côte d’Opale, les conducteurs de TER sont en grève tous les dimanches. Six semaines que cela dure et la ligne 9 (Calais-Dunkerque) n’en finit plus d’être perturbée alors même qu’elle est destinée à devenir une voie royale pour le transport des personnes sur la Côte d’Opale. En cause, la nouvelle organisation du travail que veut mettre en place la SNCF. «Tous les ans, on procède à un changement de services et une réorganisation des trains. La direction en profite pour modifier le contenu des agents afin d’augmenter leur productivité, la moyenne kilométrique. Tout ça pour cacher un manque d’effectifs», explique Christophe Houelle, de l’intersyndicale qui met en cause la qualité du service public. «Il y a 93 agents de conduite sur la Côte d’Opale, dont certains en restriction médicale. Nous étions 104 en 2012 ; 87 roulent effectivement. Les dernières embauches datent de 2003… L’équation devient impossible.» Une réunion avec la direction a eu lieu le 14 janvier dernier.
Un mouvement “marginal” qui dure. Du côté de la SNCF, on tombe des nues. «On est dans une conjoncture économique contraignante pour tous. Il s’agit de quelques dizaines de grévistes attachés à l’une des trois résidences du littoral, celle de Boulogne-sur-Mer. La charge de travail évolue mais pas fondamentalement», indique Céline Czermak, du service communication du groupe ferroviaire. Le trafic ne semble pas très impacté : «quatre trains sur cinq circulent et des cars ont également été affrétés. Les conséquences sur le trafic sont marginales», assure-t-elle. La ligne est en voie d’électrification et permettra aux trains d’aller plus vite et de mieux desservir un itinéraire peu cadencé. A travers cette liaison, c’est toute la Côte d’Opale qui doit bénéficier d’un outil de transport pouvant absorber les flux est/ouest en dehors du routier. Ce chantier mobilise 104,5 millions d’investissements de la part du Conseil régional, de l’Europe, de RFF, de collectivités locales et d’acteurs publics. La ligne fera gagner 12 minutes (36 minutes pour les 40 km au lieu de 44 actuellement) et aura un cadencement plus conséquent. Si la SNCF (qui n’investit pas dans ce chantier) fait mine de ne pas s’inquiéter de ce mouvement, elle pourrait toutefois le voir resurgir et gêner la mise en place de la ligne électrifiée prévue en octobre prochain. La grève des ADC est reconductible tous les dimanches jusqu’au 30 juin 2014…