Exploitation maraîchère

Somme : Les Jardins en Folies multiplient les projets de diversification

Premier dossier porté par l’association Terre de liens, les Jardins en Folies, l’exploitation maraîchère de Willy Vindevogel lancée il y a plus de dix ans connaît quelques turbulences mais multiplie les projets.

Jusqu’ici le maraîcher fournissait uniquement des Amap. ©Les Jardins en Folies
Jusqu’ici le maraîcher fournissait uniquement des Amap. ©Les Jardins en Folies

Issu d’une famille d’exploitants agricoles, Willy Vindevogel a toujours mûri le projet de s’installer lui aussi. Mais faute de ferme à reprendre, il devient salarié agricole. « Le prix de la terre était trop élevé pour penser racheter une exploitation », confie-t-il. 

Pendant dix ans, il met donc son expertise au service d’autrui. Jusqu’à la découverte de la toute jeune association Terre de liens. « Il me semble que j’ai entendu parler d’eux au cours d’une visite à Beauvais. Une semaine après je les contactais », se souvient-il. La structure porte alors l’ambition d’aider les jeunes agriculteurs à s’installer en finançant elle-même les terres. Après une période de recherches, Alexandre Platerier, référent local de l’association trouve un terrain à Hangest-en-Santerre, à quelques kilomètres de Folies, où réside Willy Vindevogel.

100% Amap

Reste à obtenir l’aval de la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer). « Le projet a été difficile à monter, à chaque fois il manquait des documents et j’étais le premier dossier accompagné par Terre de liens », se souvient Willy Vindevogel qui a découvert le maraîchage aux côtés de Jean-Louis Christen à Amiens. Finalement, il obtient une parcelle de cinq hectares où il peut débuter son activité. Pour respecter la charte de Terre de liens, Willy Vindevogel sème une partie en légumineuses en plus de légumes en pleine terre et sous serre. 

« C’est moins naturel pour moi, je suis quelqu’un qui fonctionne beaucoup au feeling. Je sais quand il faut semer une carotte, là, avec un microclimat, c’est moins naturel », sourit celui qui distribue sa production dans plusieurs Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne (Amap).

Willy Vindevogel et Loren Peria souhaitent développer leur activité. © Les Jardins en Folies

Chaque année, le maraîcher verse un loyer de 1 300 euros à Terre de liens, association avec laquelle il entretient une relation forte. « Alexandre Platerier est quelqu’un de très droit, de très carré », pointe-t-il. Pendant plus de dix ans, le maraîcher a développé son activité, testant de nouvelles variétés pour encourager les adhérents des cinq Amap partenaires à faire de nouvelles découvertes culinaires. 

« Nous avons connu une belle dynamique jusqu’au Covid. Il y a eu un réel engouement pour le local, pas forcément le bio. Les gens ont eu peur de manquer. Mais comme partout, on paye aujourd’hui le succès, il y a des baisses entre 30 et 50% », souligne Willy Vindevogel qui est aussi administrateur du réseau des Amap et de Bio d’ici. D’ailleurs, il a perdu sa plus grosse Amap pour qui il fournissait 60 paniers.

Vers une diversification

Une situation qui a poussé Willy Vindevogel à s’intéresser à la diversification de ses activités. Avec sa compagne Loren Peria, ils souhaitent développer les marchés mais aussi un projet pédagogique autour de leur exploitation. « Nous pensons à l’accueil de scolaires mais aussi d’entreprises ou d’adultes en arrêt maladie qui pourraient venir découvrir le travail de la terre », détaille Loren Peria qui souhaite désormais se consacrer à la commercialisation de la production maison. Un projet de distributeur à Lamorlaye (Oise) où Willy Vindevogel livre une Amap est également en cours.