Recyclage de textiles usés
Solioti, un mur végétalisé autonome et connecté conçu dans le Nord
Il y a trois ans, Frédéric Logez, le gérant de VERT-tical Nord, a ressenti le besoin de développer des pratiques moins gourmandes en ressources. Début 2023, il lancera la commercialisation de son mur végétal autonome et connecté, qui peut s’intégrer dans les démarches RSE des entreprises.
Voir les murs des centres commerciaux, des datacenters ou des équipements sportifs municipaux se transformer en cascades végétales, c’est ce que propose de réaliser VERT-tical Nord, entreprise du paysage, spécialisée dans les murs végétaux depuis 2012. La société nordiste a développé un mur végétalisé autonome et connecté, nommé Solioti. Un concept, adapté à des murs sans ouverture, qui recycle des textiles usés et répond à de nombreuses problématiques environnementales !
Il y a trois ans, Frédéric Logez, le gérant de l’entreprise, a ressenti le besoin de développer des pratiques les moins gourmandes possible en ressources. «Grâce à des appels à projets, nous avons été en mesure de conceptualiser un nouveau substrat de culture à base de déchets textiles», explique-t-il. Pour affiner le concept, deux démonstrateurs (l’un de 12 m2 à Hem et l’autre de 50 m2 à Douai) sont installés dès septembre 2021. En parallèle, une étude de douze mois, à partir de janvier 2022, est lancée avec le Céréma sur la caractérisation des performances énergétiques. «Il a été identifié qu’un mètre carré de mur capte 1 250 g de dioxyde de carbone par an», relève l’entrepreneur.
Un mur autonome et connecté
Alors que 624 000 tonnes de textiles sont vendues chaque année, dont seulement un tiers est collecté et revalorisé, une nouvelle filière de recyclage pourrait ainsi voir le jour. Mais avec son mur végétalisé Solioti, Frédéric Logez entend également participer à la construction des bâtiments durables en répondant aux exigences de la loi AGEC, qui introduit, notamment, l’intégration d’une économie circulaire. «Nous achetons directement nos dalles à notre partenaire Le relais, qui collecte les vêtements usagés et les transforme», complète le gérant.
Pour l’arrosage, les eaux pluviales sont collectées dans une cuve dont la capacité est calculée précisément, entre autres en fonction de la surface du mur et des paramètres météorologiques locaux. Des sondes et un boîtier automate collectent les données et pilotent l’arrosage tout en prenant en compte la météorologie. «Dans le cas où des pluies seraient prévues, il sera possible de vidanger la cuve, partiellement ou totalement», explique Frédéric Logez.
Des prolongements variés
Le mur végétal, permet un gain de fraîcheur dans le bâtiment en été, tout en limitant au minimum la consommation d’eau nécessaire à l’arrosage des plantes. De plus, ce système trouve de nombreux prolongements. Prenons l’exemple d’un centre commercial qui a connecté sa station de lavage et la cuve de stockage d’eau de son mur végétal. Lorsqu’un message d’alerte informe de la nécessité d’une vidange de la cuve, l’eau peut être utilisée par la station-service. Dans le domaine de l’aménagement urbain, les murs végétalisés Solioti peuvent être mis à profit pour protéger des zones inondables.
L’entreprise approfondit de nombreux points pour optimiser les performances de son mur végétal en tenant compte de la RE2020, notamment la gestion des eaux pluviales à la parcelle, ainsi que de plusieurs labels… Autant d’atouts qui devraient séduire les entreprises, plus particulièrement celles gérant des datacenters ou des bâtiments logistiques, alors que les démarches RSE sont en plein boom ! La commercialisation est prévue début 2023 à destination des paysagers qui assureront l’installation et le suivi auprès de leurs clients.