Soif de reconnaissance

Le groupe familial IBB, propriétaire, mise sur l’histoire, le tourisme, l’engouement pour les micro-brasseries et les bières artisanales. Des contacts ont été noués avec les États-Unis.

L’architecture industrielle caractéristique de la brasserie, vue du côté de la cour pavée intérieure.
L’architecture industrielle caractéristique de la brasserie, vue du côté de la cour pavée intérieure.

Jean-Luc Butez est le dirigeant fondateur d’International Beers & Beverages (IBB, groupe KREA) basé à Carvin, propriétaire de la Brasserie historique de l’abbaye du Cateau-Cambrésis, où l’on fabrique et décline la Vivat.

Offensif, il insiste sur de bons contacts noués avec la brasserie américaine Rogue (Oregon) ainsi qu’avec le mouvement Craft Beer, né aux États-Unis. Ce mouvement est lié à la vogue actuelle des micro-brasseries et des bières artisanales, en y ajoutant une ambiance start-up et une volonté affichée de créer une communauté internationale… À l’écouter, c’est la particularité de faire vieillir les bières (de six mois à un an) en chais et barriques qui a retenu l’attention des Américains.

Gros aménagements depuis 2000

Être remarqué outre-Atlantique, c’est bien, mais Jean-Luc Butez aimerait aussi être prophète en son pays, dans les Haut-de-France et la ville du musée Matisse. La brasserie, selon lui, serait la seule de France à la fois classée aux Monuments historiques et en activité. Rachetée au tournant des années 2000 par le groupe familial, elle a été rouverte en 2004 après de gros travaux et avec le lancement de la gamme Vivat.

Depuis, les travaux de restauration des autres bâtiments bordant la cour intérieure et les aménagements extérieurs (terrasse, jardin…) n’ont pas cessé. N’oublions pas le restaurant.

En 2018, le porche, côté centre-ville, a été rouvert. Les anciennes écuries ont accueilli la boutique et des salles de séminaires. À la rentrée, un atelier de brassage (avec cinq postes de travail) a été lancé pour séduire le grand public mais aussi les entreprises et comités d’entreprise. D’autres aménagements s’annoncent : une cave d’affinage pour différents fromages et un atelier de torréfaction (vente et dégustation).

Convaincre

Jean-Luc Butez ne cache pas qu’il recherche toujours une reconnaissance régionale et locale pour la brasserie. «Nous l’avons sauvée, et sans aides», insiste-t-il. De ce côté-là, la brasserie s’active aussi : un dossier pour devenir Entreprise du patrimoine vivant est toujours d’actualité et des efforts sont faits pour éveiller la curiosité des bars et restaurants…

Une présentation des nouveaux projets de la brasserie a été faite au Conseil régional qui s’intéresse au tourisme brassicole. Il s’agit de créer, toujours dans l’enceinte de la brasserie, deux fois cinq chambres d’hôtes haut de gamme, un concept de résidence pour «gens de passage», plutôt des professionnels, ainsi qu’une salle de 50 m2 dédiée à l’événementiel.

Le dirigeant d’IBB aimerait bien que les choses avancent également plus vite avec l’Intercommunalité, propriétaire d’une partie des bâtiments. Dans la cour, le contraste est flagrant entre la partie privée progressivement rénovée et la partie louée, très dégradée bien que classée elle aussi. «C’est pourtant la partie la plus ancienne du site», note M. Butez qui se dit prêt à investir. Sauf qu’il n’a pas la main. Les démarches sont en cours.