Slikaprod ou l'expérience de l'image

Pierre-Emmanuel Pessemier est journaliste de profession. L'an dernier, il a créé Slikaprod, une boîte de production, en tant qu'auto-entrepreneur...

Pierre Emmanuel Pessemier à son bureau.
Pierre Emmanuel Pessemier à son bureau.

 

Corentin Escaillet

Pierre-Emmanuel Pessemier à son bureau.

J’ai eu une carrière de salarié pendant une trentaine d’années dans la presse, dans la communication, et en tant qu’indépendant pendant une courte période.” Seulement, le journaliste qui a collaboré avec France Télévisions pense avoir la maturité professionnelle pour devenir son propre patron. “Je travaille dans une nouvelle optique, confie-t-il tout de même. Je dois convaincre, vendre ce que je produis. C’est complètement différent.” Ses clients ? Des PME, des associations, des collectivités locales qui ont besoin d’un contenu vidéo, d’animation et de formation, tant en maîtrise des outils légers qu’en prise de parole en public.

Le JRI (journaliste reporter d’images) peut s’appuyer sur une expérience solide : outre une expérience en tant que formateur international, des chaînes comme Arte et M6 garnissent le curriculum vitae de celui qui est sorti de l’ESJ en 1983.

Je ne sais faire que ça.” Pierre-Emmanuel Pessemier est assurément un passionné de l’image. D’ailleurs, Slikaprod, le nom de l’entreprise qu’il a créée, témoigne de cet amour : slika signifie “image” en langue slovène – l’autoentrepreneur a passé de longues années dans les Balkans en tant qu’attaché de publication, notamment. “Je ne sais faire que ça ; mon activité, c’est l’image.” Celui qui est aussi enseignant à l’Université catholique de Lille a créé son auto-entreprise en 2014. Un statut temporaire : “Je me vois mal continuer mon activité sous le statut d’auto-entrepreneur. Pour moi, c’est une phase de transition vers quelque chose de plus grand. Pour l’instant, ce statut est confortable. Je sais à l’avance les charges que je vais payer.

Des performances. Récompensé par le prix “Concours talents” pour le secteur Roubaix-Tourcoing – Vallée de la Lys, Pierre-Emmanuel Pessemier a sollicité l’accompagnement de la BGE, en couveuse, afin de mener à bien son projet. À l’heure actuelle, le chiffre d’affaires de l’entreprise – 15 000 € – est “conforme au business plan“, ce qui est plutôt rassurant. Avec un matériel performant pour des formats courts – trois minutes en moyenne –, Slikaprod garantit une grande réactivité et assure des recettes régulières. “Je procède seul : je n’ai pas besoin de prestataires extérieurs. En revanche, il m’arrive de recruter pour certaines missions un peu plus lourdes.

En termes de contenu, Pierre-Emmanuel Pessemier est catégorique : “Je ne fais pas d’institutionnel. Il s’agit d’un véritable travail de journaliste, je propose un contenu. Je fais du reportage, du magazine, du documentaire…

S’agissant de documentaire, justement, le défi est de taille : “On n’est pas toujours acheté. Il vaut toujours mieux être pré-acheté, sans quoi il devient assez vite difficile de vendre ses sujets. Ce sont des projets coûteux, et il faut les placer auprès de gens qui en reçoivent des dizaines par jour.