Simplon a accueilli sa première promotion

Fabrique sociale de développeurs web, Simplon.co s'est implantée en plein centre-ville de Boulogne-sur-Mer. La première promo de ce «Cab-lab» a été installée le 1er décembre. En six mois seulement, les 24 apprenants sélectionnés seront aptes à travailler en entreprise.

La première promotion boulonnaise.
La première promotion boulonnaise.

 

D.R.

La première promotion boulonnaise.

À l’initiative de “Réussir ensemble l’emploi du Boulonnais” et de la communauté d’agglomération du Boulonnais, avec le soutien de SNCF développement (à hauteur de 
75 000 €), l’école Simplon a pour objectif de former gratuitement 24 jeunes ou moins jeunes au métier de web-développeur. Les critères retenus pour départager les 117 candidats reçus en entretien à l’automne ont été la motivation et la passion. “La formation, explique le cofondateur de Simplon.co, Frédéric Bardeau, s’adresse prioritairement aux jeunes de moins de 25 ans, non diplômés ou peu diplômés, issus des quartiers populaires et des milieux ruraux, mais également aux demandeurs d’emploi en reconversion, ainsi qu’aux femmes et aux seniors, populations insuffisamment représentées dans les métiers techniques.” De fait, 71% de ceux qui composent cette première session ont un niveau égal ou inférieur au bac et 37% résident dans des quartiers prioritaires de Boulogne-sur-Mer. Leur formation a débuté le 1erdécembre, en présence de Mireille Hingrez-Céréda, vice-présidente de la CAB, Jean-Charles Lefevre, président de Réussir ensemble l’emploi du Boulonnais.

Vers la culture geek. Le mode d’apprentissage, aujourd’hui reconnu et récompensé par l’État et de nombreux partenaires, est original et très éloigné de ce qui peut être proposé aujourd’hui dans les universités spécialisées dans ce domaine. “Nous privilégions les exercices pratiques et nos formateurs font peu de théorie, explique Frédéric Bardeau. Nos candidats font beaucoup de codage, apprennent à créer des applications pour les téléphones mobiles ou les tablettes, ou à construire un site internet. Nous souhaitons leur inculquer la culture web en invitant différents acteurs pour des présentations.” La promotion est encadrée par deux formateurs, Emmanuel Euchin et Maxime Sénécal, qui se décrivent complémentaires dans l’approche pédagogique. “On essaie d’inculquer un esprit d’entreprise sans le côté scolaire, explique le premier. Je réagis comme un patron qui n’aime pas les retards ou les absences“. “On est là pour leur donner des pistes, une méthodologie, une culture geek et leur ouvrir l’esprit vers la culture numérique“, ajoute le second.

La création de cette fabrique numérique s’inscrit dans l’intention du président de la République de classer la compétence numérique comme priorité politique et comme facteur de développement économique et social (17 septembre 2015). Sur l’ensemble du territoire national, la “grande école du numérique” ambitionne de former 10 000 jeunes sans emploi et sans qualification aux métiers du numérique d’ici trois ans. D’après Frédéric Bardeau, “il manque aujourd’hui 50 000 développeurs en France“.